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Une momie vieille de 3.000 ans a passé un scanner dans un hôpital de Lyon

La momie Séramon sous le scanner SPCCT, au Cermep sur le Groupement hospitalier Est des HCL

La momie Séramon sous le scanner SPCCT, au Cermep sur le Groupement hospitalier Est des HCL - Zed production

Conservée au Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon, une momie de 3.000 ans a fait le voyage jusqu’à Lyon pour passer un scanner.

Les Hospices civils de Lyon ont accueilli leur patient le plus âgé jamais enregistré: 3.000 ans. La momie Séramon, habituellement conservée au musée des Beaux-Arts et d’archéologie de Besançon, est venue passer un scanner. L'objectif: "révéler les secrets les mieux gardés sous les bandelettes de la momie."

Soumettre la momie Séramon à cet examen médical, sur un scanner aussi avancé, constitue une première mondiale, affirme les Hospices civils de Lyon dans son communiqué.

Grâce à cet examen, les scientifiques devraient être en mesure de lire pour la première fois les hiéroglyphes inscrits sur le scarabée de cœur de Séramon, ou d’identifier les amulettes du collier qui n’avaient pas pu l’être jusqu’à présent.

Séramon souffrait d'arthrose, entre autres

Le scanner a également permis d'en savoir plus sur les pathologies de Séramon. La momie souffrait de fractures vertébrales, de l’arthrose de hanche et de l’athérome carotidien.

Cette toute nouvelle méthode d'imagerie non invasive permet donc d'étudier plus en profondeur et sans risque de détérioration ce patrimoine historique français.

"L’intérêt de cette démarche est de combiner une vision médicale moderne portée par l’Université Claude Bernard Lyon 1 et les Hospices Civils de Lyon, avec des questionnements historiques autour de la momie Séramon", souligne Salim Si-Mohamed, professeur à l’UCBL, médecin aux Hospices Civils de Lyon et expert de la technologie SPCCT.

En 1984, une première radiographie de la momie Séramon décelait des opacités pouvant correspondre à des amulettes, confirmées par un scanner plus puissant en 2007 réalisé par le Dr Samuel Merigeaud, radiologue Imaneo/Tridilogy et expert dans le domaine de l'imagerie des momies.

Des informations encore invisibles sur les patients

Si ce scanner permet déjà des miracles au niveau de la recherche archéologique, il bouleverse aussi "l'évaluation des maladies pulmonaires". L'appareil, qui présente tous les avantages d'un scanner classique, donne accès à de nouvelles informations "jusque-là invisibles sur les patients".

Il a été développé par des chercheurs du Centre de Recherche en Acquisition et Traitement de l'Image pour la Santé (CREATIS – CNRS/INSA Lyon/Inserm/Université Claude Bernard Lyon 1), en partenariat avec la société PHILIPS.

En ce qui concerne la momie Séramon, d'autres découvertes sont certainement à venir, au fil de la modernisation des techniques et technologies d'examen. Ces apprentissages sur le traitement du corps et la momification, mais aussi sur la vie du défunt et sa caractérisation physique, permettront une meilleure conservation et d’une éventuelle restauration.

Maïwenn Furic