BFM Lyon
Lyon

"Une guerre, c'est long": le procureur de Lyon dit "ne pas baisser les bras" dans la lutte contre le narcotrafic

placeholder video
Sur le plateau de BFM Lyon ce mardi 30 septembre, Thierry Dran est revenu sur la hausse des violences et des affaires liées au narcotrafic dans le Rhône. Le procureur de la République de Lyon a détaillé comment la "guerre" est menée contre les trafiquants.

Thierry Dran, procureur de la République de Lyon, était l'invité de BFM Lyon ce mardi 30 septembre. Nommé en février 2024, le magistrat a évoqué la "guerre" menée contre le narcotrafic dans le Rhône.

"On ne baisse pas les bras"

"C’est une guerre, mais une guerre c’est long, et celle-ci, ce n’est pas une guerre éclair donc ça va prendre du temps mais bien sûr qu’on y arrivera, on arrivera à éradiquer le problème mais ça demande du temps et des moyens", assure-t-il.

Selon le procureur, "en quatre ans", le nombre de condamnations liées au narcotrafic à Lyon est passé de "872" à "1.200". Thierry Dran assure également que la hausse du nombre d'homicides dans le Rhône (+42% en 2024) est en partie due au narcotrafic, avec davantage "de violences sur les points de deal".

"On ne baisse pas les bras. Dès qu’on nous propose des dossiers, quelles que soient les difficultés qu’on peut avoir en termes d’effectifs, on apporte une réponse à la hauteur" a poursuivi Thierry Dran, affirmant qu'"on n'a jamais prononcé autant de peines d’emprisonnement fermes en 5 ans".

Frapper les dealeurs au portefeuille

Au-delà des arrestations et des peines de prison, "on met aussi l’accent sur les confiscations de biens obtenus par le biais du trafic de stupéfiants", souligne le magistrat. Chaque année, ce sont ainsi "plusieurs centaines de millions" qui sont saisis.

La volonté est ainsi de frapper les trafiquants directement au portefeuille et d'empêcher leurs proches de bénéficier de biens obtenus grâce au narcotrafic en cas d'incarcération.

Thierry Dran a nié les accusations de laxisme judiciaire, estimant qu'"on n'a jamais mis autant de gens en prison qu’actuellement". Il estime cependant que la lutte contre le narcotrafic est en partie limitée par un sous-effectif, indiquant que son parquet est en dessous de la moyenne nationale en nombre de magistrats.

"On a 1,530 million d'habitants sur le ressort, ce qui est plus que Marseille. Si on fait un ratio avec 100.000 habitants, cela doit faire un ratio de 2,72 magistrats pour 100.000 habitants. La moyenne française c’est 3,2 et la moyenne européenne est de 11,2", détaille-t-il.

"On devrait avoir du renfort, c'est ce qui nous est promis, avec sept magistrats de plus au parquet", a-t-il ajouté.

Lucie Nolorgues avec Mathias Fleury