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Trévoux: le tractage interdit sur le marché à un an des municipales, l'opposition s'indigne

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À la suite d’un arrêté municipal interdisant le tractage sur le marché de Trévoux (Ain), des listes d’opposition ont exprimé leur colère ce samedi 15 mars. Elles dénoncent une atteinte à la liberté d’expression, à un an des élections municipales.

La colère était palpable ce samedi 15 mars au marché forain de Trévoux (Ain). À la suite d'un arrêté municipal interdisant le tractage sur le marché, des listes d’opposition ont brandi leurs pancartes pour dénoncer une "atteinte à la liberté d’expression", alors que les élections municipales approchent.

"C’est un arrêté liberticide, ça empêche une liberté fondamentale, à savoir la liberté de pouvoir présenter ses opinions. En fait, c’est le débat démocratique qui est éteint sur Trévoux, sur la place du marché", déclare à BFM Lyon Nathanaël Duffit-Ménard, du Collectif citoyen de Trévoux.

"On est face à un maire qui déjà en 2020, lorsqu’il a été élu, a empêché la minorité de pouvoir s’exprimer dans les supports municipaux. Donc c’est quelqu’un qui a du mal avec la concertation et le débat", s'indigne à son tour Patrick Charrondière, conseiller municipal d’opposition et tête de liste d’"Agir ensemble pour Trévoux".

La municipalité justifie sa décision par les plaintes des commerçants

Pour les membres du Collectif citoyen et de l’opposition, cet arrêté ne viserait qu'à restreindre leur liberté d'expression. Cependant, la municipalité justifie cette décision en invoquant les nombreuses plaintes de commerçants, excédés par certains comportements jugés insistants liés au tractage.

"Le tractage parfois est abusif. Ils ne savent pas s’arrêter au bon moment, des fois ça nous empêche de travailler", confie Raoul Lardet, vice-président du syndicat des commerçants des marchés de la région lyonnaise.

Du côté de la mairie, le maire défend sa décision. Il affirme que l’arrêté ne cible pas l’opposition, mais qu’il vise plus largement tout type de distribution, quelle qu’en soit la nature.

"On ne s’adresse pas qu’au tractage politique mais bien à toute distribution d’écrit ou prosélytisme religieux. Personne n’est visé particulièrement, mais les choses restent autorisées. L’arrêté se limite à l’intérieur du marché, mais on peut toujours tracter à l’entrée, à la sortie du marché, il n’y a aucun souci."

Un arrêté jugé flou et contesté

Un argument qui ne convainc pas le Collectif citoyen de Trévoux. Sur Facebook, ses membres pointent du doigt l’ambiguïté du terme "prosélytisme" et interrogent la municipalité sur la définition exacte de cette notion, ainsi que sur l’expression "tractage de toute nature" utilisée dans l’arrêté, qu’ils jugent floue.

Dans une lettre ouverte, le collectif a demandé à la mairie de revenir sur cet arrêté, estimant qu’il porte "atteinte à nos libertés".

Faute de réponse, l’opposition prévoit de déposer un recours devant le tribunal administratif afin de demander l'annulation pure et simple de l’arrêté.

Lauriane Pelao avec Alexandre Simoes