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Pollution aux perfluorés: l'entreprise Daikin s'étend à Oullins-Pierre-Bénite, les habitants en colère

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L'entreprise de chimie Daikin a été autorisée à construire une nouvelle unité, qui dégagera des quantités de perfluorés considérés comme dangereux pour la santé. Les riverains sont furieux.

1.400 mètres carrés qui viennent s'ajouter aux 7.000 déjà existants et des perfluorés relâchés en quantité dans l'atmosphère. L'entreprise de chimie Daikin d'Oullins-Pierre-Bénite s'étend, en construisant une nouvelle unité autorisée par la préfecture.

Chez les riverains, c'est l'incompréhension et la colère qui dominent. "Il va utiliser entre 3 et 5 PFAS, avec des rejets dans l'air de 15 tonnes par an", s'agace Thierry Mounib, habitant d'Oullins-Pierre-Bénite. Ce dernier craint aussi des rejets dans l'eau: "normalement c'est 0, mais Arkéma c'était 0 aussi, on s'est aperçu qu'il y en avait 3,5 tonnes dans le Rhône...".

Moins de trois mois après "l'affaire Arkéma"

Cet agrandissement intervient quelques semaines après les accusations portées envers l'usine Arkéma, suspecté par plusieurs riverains et militants écologistes de rejeter des polluants éternels sur la même commune.

"Les situations d'Arkema et de l'atelier de Daikin n'ont rien de comparable", assure le cabinet de la préfète du Rhône. Des preuves de contamination existent cependant selon plusieurs analyses, qui ont obligé le maire à prendre des décisions pour protéger la population.

L'incompréhension totale des habitants

"Les résultats valaient 83 fois la future norme européenne. On s'est tout de suite affolé, le maire a fermé le stade dans la foulée pendant quelques semaines", rappelle Thierry Mounib.

La situation est d'autant plus incompréhensible pour les riverains car le député du Rhône Cyril Isaac-Sibille vient de publier un rapport parlementaire alertant sur les dangers que représentent les rejets de PFAS dans l'air.

L'élu MoDem avait été chargé par le gouvernement d'une mission sur ces substances per- et polyfluoroalkylées ou "PFAS" surnommées polluants éternels, car elles s'accumulent avec le temps dans l'air, le sol, les rivières, jusque dans le corps humain. Ces polluants ont été découverts en grande quantité dans les alentours de la vallée de la chimie.

Cyrille Isaac-Sibille suggère, dans son rapport, une "feuille de route" commençant par l'interdiction de "tous les rejets industriels contenant des PFAS sans attendre de restriction européenne".

Hugo Caprioli avec Mathias Fleury