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Policiers agressés à la Guillotière: pour Grégory Doucet, il faut des "moyens à la hauteur des enjeux"

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Le maire s'est rendu ce matin sur la place Gabriel-Péri, neuf jours après l'agression de trois policiers.

Il avait jusqu'ici gardé le silence, et sa réaction était attendue. Le maire (EELV) de Lyon, Grégory Doucet, s'est rendu ce vendredi matin dans le quartier de la Guillotière, où trois policiers ont été violemment agressés, le mercredi 20 juillet dernier. Une visite neuf jours après les faits, commentés par une partie de la classe politique, jusque dans l'exécutif, et à la veille de la venue annoncée du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

"J'ai immédiatement, après les faits, condamné cette agression épouvantable. Il me semblait important de venir à la rencontre des équipages de la police, notamment de la police municipale, qui sont là quotidiennement, tous les matins, je le rappelle. Et bien évidemment, aussi, aller à la rencontre des habitants", a réagi l'édile sur l'antenne de BFM Lyon.

Et d'ajouter: "Notre mobilisation sur la place Gabriel-Péri est pleine et entière. Ce n'est pas seulement le maire de Lyon qui agit, c'est bien évidemment aussi tout son exécutif qui est au travail quotidiennement".

"Une mobilisation de moyens à la hauteur des enjeux"

Pour Grégory Doucet, il est nécessaire que les services, à la fois de police et de justice, soient pleinement mobilisés et omniprésents dans le quartier.

"Ils le sont déjà, je le sais. Tout le monde fait un effort. Mais il y a besoin d'aller encore plus loin [...] On a besoin d'avoir une mobilisation de moyens à la hauteur des enjeux", a-t-il déclaré.

Des propos qui résonnent, alors que Gérald Darmanin est attendu ce samedi à Lyon. Ce dernier avait annoncé, en 2020, le renfort des effectifs et promis l'arrivée de 300 agents de police nationale. Mais, selon le maire, seuls 120 d'entre-eux, soit moins de la moitié, ont été effectivement affectés à la ville de Lyon.

De son côté, l'édile affirme que la Ville a fait grossir les rangs de la police municipale, grâce au recrutement, cette année, de 37 nouveaux agents. "On mène une action extrêmement volontariste", argue-t-il. Il reconnaît cependant que les embauches prennent du temps mais demande que le processus soit "accéléré" pour la police nationale.

"La double peine n'est pas efficace"

Sur le plateau de BFMTV ce mardi, Gérald Darmanin avait annoncé sa visite prochaine à Lyon, ainsi que l'inauguration, pourtant ouvert au mois de février dernier, d'un centre de rétention administrative (CRA) près de l'aéroport Saint-Exupéry. Le ministre de l'Intérieur souhaite accélerer sur les expulsions de délinquants étrangers et assume la volonté d'aplliquer la double peine.

Une non-solution pour Grégory Doucet: "Je ne crois pas que l'on traite les phénomènes de délinquance ou de criminalité avec de nouveaux centres de rétention [...] la question de l'expulsion pour moi n'est pas ce qui permettra, pour moi, de résoudre les problèmes sur la durée. La double peine n'est pas efficace".

Dans cette affaire, où trois policiers en civil de la brigade de contrôle des transports en commun (SISTC) avaient été violemment pris à partie par une cinquantaine d'individus lors d'une interpellation, un homme a été mis en examen ce lundi pour violences aggravées sur fonctionnaire de police.

Sarah Boumghar