Lyon: trois policiers violemment agressés lors d'une interpellation dans le quartier de la Guillotière

Le 21/07/2022 à 13h00 - mis à jour le 21/07/2022 à 13h12

Trois agents ont été pris pour cible (illustration) - Geoffroy Van der Hasselt / AFP

Deux des trois policiers, membres de la brigade de contrôle des transports en commun, ont été blessés après une violente agression mercredi soir dans le quartier de la Guillotière.

Une très violente agression a eu lieu mercredi soir vers 19h20 dans le quartier de la Guillotière, dans le 7e arrondissement de Lyon. Ce sont trois policiers en civil de la brigade de contrôle des transports en commun (SISTC) qui ont été pris pour cible, indique une source proche du dossier à BFM Lyon, confirmant une information de Lyon Mag.

Un "environnement hostile"

Ces trois agents, deux hommes et une femme, ont été témoins d'un vol à l'arraché près de la place Gabriel-Péri. Il s'agissait "d'un collier en or", selon le syndicat Alliance Police nationale du Rhône.

Les policiers démarrent alors une course-poursuite, "dans un environnement hostile" selon les termes du syndicat, pour tenter de rattraper le voleur qui les emmène jusqu'à la place. La situation "dégénère" à ce moment-là.

Les personnes présentes sur la place tentent de libérer la personne interpellée. Plusieurs individus commencent alors à molester les policiers, à coups de poing, de pied mais aussi de gaz lacrymogène.

"Déferlement de violences"

Le syndicat Alliance Police nationale parle d'un "déferlement de violences de la part de la foule" à l'encontre des trois agents. Face à ces individus nombreux, les policiers essayent de rentrer dans le supermarché Casino pour se protéger tandis que le voleur présumé s'accroche à une gouttière située juste devant le commerce.

Finalement, l'homme parvient à se libérer puis à s'enfuir et les policiers se réfugient dans le magasin "ne pouvant agir autrement en attendant des renforts et se sentant en péril", selon le syndicat Alliance Police nationale.

Les renforts policiers arrivent rapidement sur place, alertés par les images de vidéo-surveillance. Les policiers sont exfiltrés. Deux des agents ont été blessés, leur incapacité totale de travail est évaluée à 2 jours pour l'un et à 7 jours pour l'autre.

Selon nos informations, le parquet de Lyon a ouvert une enquête pour "vol" et "violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique". L'enquête a été confiée à la sûreté urbaine et vise aussi à identifier les autres personnes qui ont porté les coups aux agents.

Selon plusieurs sources contactées par BFMTV, l'homme, auteur du vol à l'arraché, est connu défavorablement des services de police. Il pourrait donc être interpellé prochainement.

Des renforts attendus sur place

Au lendemain de ces faits, relayés par des vidéos sur les réseaux sociaux, les réactions politiques sont nombreuses. "Plein soutien à nos 3 policiers victimes de violences insupportables à Lyon lors d’une opération pour reprendre le terrain à la délinquance", indique le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin sur Twitter.

"À ma demande, tous les moyens sont mobilisés pour interpeller les auteurs. S’en prendre à un policier, c’est s’en prendre à la République", ajoute Gérald Darmanin.

"L'idée, c'est de faire comprendre qu'on ne laissera pas un centimètre carré de la République à ces individus", justifie l'entourage du ministre à BFMTV.

Le préfet du Rhône, Pascal Mailhos, a indiqué mercredi matin sur Twitter condamner "fermement l'agression des trois policiers nationaux" et ajoute saluer "leur courage et leur adresse son soutien".

Des réactions également au sein de la Ville de Lyon. Mohamed Chihi, adjoint au maire en charge de la sécurité dit aussi apporter "[s]on soutien aux policiers nationaux qui ont été violemment pris à parti hier soir".

L'élu municipal affirme que le Centre de supervision urbain, qui centralise les caméras de vidéo-surveillance a été saisi. "La Ville de Lyon se tient à la disposition de la justice pour identifier les agresseurs et mener l'enquête à son terme", précise-t-il.

Enfin, le maire de Lyon, Grégory Doucet, affirme lui aussi que "la Ville de Lyon se mobilise pour faire avancer l'enquête".

"Rien ne peut justifier les violences exercées à l'encontre des policiers nationaux dans le quartier de la Guillotière. Ils ont mon soutien", souligne Grégory Doucet sur Twitter.