Lyon: le maire du 6e arrondissement ne souhaite pas débaptiser la rue Bugeaud

Pascal Blache, maire du 6e arrondissement de Lyon, a indiqué, jeudi 19 décembre, ne pas vouloir débaptiser la rue Bugeaud comme l’a suggéré l’édile de la ville, Grégory Doucet, dans un entretien.

Cette semaine dans le journal La Croix, Grégory Doucet s'est prononcé "à titre personnel" favorable à ce que la rue change de nom, même s'il précise dans le papier que c'est un comité d'experts qui décidera au début de l'année 2025.

De son côté, le maire du 6e arrondissement, Pascal Blache, est réfractaire à cette idée. Dans un communiqué, publié ce jeudi 19 décembre, l’élu s’est dit opposé "à la proposition de débaptiser la rue Bugeaud".

"Cette initiative ouvre la porte à une réécriture subjective de l’histoire de France", a-t-il indiqué dans un communiqué.

Un nom de rue polémique

Situé dans le 6e arrondissement de Lyon, cet axe avait été baptisé en mémoire du maréchal de France, Thomas Robert Bugeaud. Cet homme, né en 1784, a gravi les échelons au sein des troupes napoléoniennes, participant notamment à la bataille d'Austerlitz ou encore à la campagne de guerre de l'empereur, en Espagne.

Le maréchal Bugeaud est aussi l'un des hommes se trouvant derrière la conquête de l'Algérie, entamée en 1830 et accélérée à compter de 1836. Il est également accusé de multiples atrocités commises sur place.

En novembre dernier, un collectif avait pressé la municipalité de Lyon à débaptiser la rue.

Entre mémoire et contexte

En plus de l’aspect historique, Pascal Blache pointe aussi les dépenses qu’engendrerait un changement de nom.

"Faut-il rappeler qu’un changement de nom impliquerait des dépenses significatives: modification des plaques de rue, mise à jour des documents administratifs, Communication et information des habitants. Ces ressources seraient bien plus utiles pour des projets concrets améliorant la qualité de vie des Lyonnais", a-t-il cinglé dans son communiqué.

"Si nous cédons aujourd’hui, d’autres figures historiques pourraient subir le même sort, menaçant l’équilibre entre mémoire et contexte", a-t-il conclu.

Sylvain Allemand