LGV Paris-Lyon: dès la fin des travaux, la ligne sera pilotée depuis un centre d'exploitation lyonnais

Des trains SNCF. - THOMAS COEX © 2019 AFP
La ligne à grande vitesse Paris-Lyon, à l'arrêt ce week-end pour travaux de modernisation, sera dorénavant pilotée depuis un seul et même centre d'exploitation à Lyon, qui surveillera dès la reprise du trafic mercredi 13 novembre les quelque 240 trains qui circulent aujourd'hui quotidiennement sur ses rails.
Auparavant situé à Paris, il s'agit du nouveau "coeur du réacteur" de la ligne TGV, résume le PDG de SNCF Réseau Matthieu Chabanel lors d'une visite ouverte à la presse, dimanche. Un vaste bâtiment "très sécurisé" construit il y a un an, ajoute-t-il.
Ligne longue de 460km
Dans la salle des commandes, les yeux sont rivés vers l'écran noir géant sur lequel un liseré rose imite le trajet de cette ligne longue de 460km, l'une des plus fréquentées d'Europe et qui représente à elle seule un tiers du trafic national à grande vitesse, selon la SNCF.
C'est ici qu'une centaine d'agents de la SNCF contrôleront désormais jour et nuit les aiguillages de la ligne entre Paris et Lyon mais aussi entre Lyon et Valence, suivront la position des TGV en temps réel, et s'assureront de leur bonne alimentation en électricité.
Depuis vendredi soir, plus aucun TGV ne circule sur la ligne. La SNCF installe un nouveau système de signalisation, l'ERTMS, qui va permettre d'augmenter la fréquence des trains à 16 par heure et par sens à horizon 2030, contre 13 actuellement.
Ce nouveau système doit aussi améliorer la ponctualité des trains, la sécurité, et surtout, permettre l'interopérabilité des réseaux européens puisque les pays de l'Union européenne doivent progressivement équiper leurs lignes structurantes.
Reprise du trafic prévue mercredi à 5 heures
En attendant la reprise du trafic prévue mercredi à 5H00, des tests sont réalisés dans cette salle de commandes à Lyon pour notamment s'assurer que les 57.000 câbles, qui doivent être rebranchés sur près de 250 postes d'aiguillage, fonctionnent correctement.
"Jusqu'à présent, depuis 2016, les travaux se faisaient de nuit entre le dernier et le premier train", rappelle Matthieu Chabanel. "Mais c'était impossible d'effectuer cette grosse action petit bout par petit bout, il nous fallait quatre jours", ajoute-t-il.
L'installation du système ERTMS sur la ligne Paris-Lyon coûtera 820 millions d'euros, dont 120 millions financés par l'Europe, le reste étant réglé par SNCF Réseau.
Le nouveau centre d'exploitation à Lyon a coûté à lui seul 50 millions d'euros, en comptant tous les équipements. Sa localisation, elle, doit rester secrète afin "d'éviter les sabotages, les actions...", glisse Matthieu Chabanel à l'AFP.