Le plan de la mairie de Villeurbanne pour lutter contre la participation des jeunes au trafic de drogue

Le quartier du Tonkin à Villeurbanne, près de Lyon, le 18 octobre 2024 - Alex MARTIN © 2019 AFP
Sensibiliser dès le plus jeune âge, pour éviter de tomber dans les filets des trafiquants de stupéfiants. Ce mercredi 23 juillet, la mairie de Villeurbanne a présenté son programme pour prévenir la participation des mineurs au trafic de stupéfiants, qui gangrène notamment le quartier du Tonkin.
Dès décembre 2024, une brigade spécialisée de terrain a été créée dans le quartier, et 13 policiers sont assignés à temps plein sur la zone. Avec, comme bilan, la fermeture de cinq points de deal sur huit, quelque 250 interpellations et 370 amendes.
Développer l'esprit critique des jeunes
La ville veut désormais aller plus point sur le volet prévention chez les jeunes. Villeurbanne a donc candidaté à l'appel à projets de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et conduites addictives (MILDECA), qui lui a attribué 150.000 euros pour mettre en œuvre son programme.
En premier lieu, dès le CM1, les élèves vont recevoir des formations pour développer des compétences psychosociales et les aider à développer leur esprit critique avec pour objectif de résister à l'effet de bande. Des professionnels seront formés à ces thématiques pour que le programme porte ses fruits sur le long terme.
Au collège, en 5e, un atelier théâtre forum sera mis en place pour déconstruire l'image du dealer. Les élèves vont écrire un spectacle, pour montrer que "le dealer tout-puissant" n'est pas le modèle à suivre. En 3e, des ateliers, notamment un procès fictif, autour du monde judiciaire seront développés pour en comprendre les rouages. Dans cette optique, certains élèves rencontreront d'anciens détenus ou des condamnés sous contrôle judiciaire pour trafic de stupéfiants.
Création d'un "réseau d'alerte"
Enfin, la mairie veut créer un "réseau d'alerte" dans le quartier du Tonkin, englobant des associations de riverains, des parents d'élèves sensibilisés à ces questions pour déceler les jeunes se tournant vers le trafic et les prendre en charge de manière adaptée dès les premiers signes.
Une manière "d'outiller ces jeunes pour qu'ils résistent au trafic et éviter que les réseaux fassent main basse sur eux", comme l'explique Cédric Van Styvendael, maire de la commune.
Le plan de la mairie, dont 1.000 jeunes du Tonkin vont bénéficier, débutera dès septembre, jusqu'en 2026.