Violences, salut nazi... Deux enquêtes ouvertes après des heurts à la fin du procès d'Axelle Dorier
Un verdict tombé dans une atmosphère très tendue. Le conducteur de la voiture ayant renversé et traîné Axelle Dorier sur 800 mètres en juillet 2020, a été condamné à douze ans de réclusion criminelle ce vendredi à Lyon.
Le passager a écopé de cinq ans de prison, dont trois avec sursis, pour non-assistance à personne en danger.
Manifestation d'extrême droite
Après l'annonce de ces peines, les réactions ont été vives dans la salle d'audience. Si les deux accusés n'ont pas réagi, paraissant abattus, l'une de leurs proches a commencé à crier. D'autres se sont effondrés en larmes.
L'un des frères d'Axelle Dorier, Théo, a alors quitté la salle d'audience en proférant des insultes. Il aurait même détérioré une vitre en quittant le tribunal et effectué un salut nazi d'après des témoins, comme l'explique Le Progrès. Cette dernière information a été démentie par l'avocat de l'intéressé, rapportent nos confrères.
"Un des membres de la famille de la victime du crime jugé, qui a été entendu ce (samedi) matin, a cassé une vitre et fait un geste pour lequel les investigations se poursuivent pour en déterminer la nature exacte", a expliqué à l'AFP le parquet.
"Je lui ai demandé s'il avait fait cela (ndlr: un salut nazi). Il m'a répondu: 'Jamais!' et qu'il a eu ce geste pour dire 'Foutez-moi le camp!'", a déclaré à l'AFP l'avocat du jeune homme, Me Gabriel Versini-Bullara, qui n'a pas vu la scène.
Des heurts ont donc éclaté à la sortie de la salle, contraignant la police à évacuer le public ainsi que les proches des accusés. Pendant ce temps, des militants d'extrême-droite ont manifesté à l'extérieur.
D'après Le Progrès, deux hommes ont été interpellés samedi matin, suspectés d'avoir frappé des policiers. Le parquet de Lyon a ouvert deux enquêtes, dont l'une sur le frère d'Axelle Dorier, portant sur des faits de "provocation publique à la haine ou à la violence" et de "dégradations volontaires".
En outre, une personne a été déférée en vue d'une comparution immédiate, après des coups portés sur des policiers dans la salle des pas perdus, selon le parquet.
Pas d'appel des deux parties
De son côté, la famille Dorier ne se satisfait pas du verdict, comme l'explique leur avocat à la sortie de l'audience.
"Un verdict qui n'a pas plu aux parties civiles. Justice a été rendue pour autant. Certainement pas au quantum des réquisitions de Monsieur l'avocat général qui avait requis 16 ans, la cour est revenue avec 12 ans. Ce sont quand même 12 années", affirme Me Gabriel Versini.
Avant d'ajouter: "J'essaie de temporiser au maximum la rancœur, l'aigreur et l'énervement voire le courroux de la famille Dorier qui est légitime. Lorsqu'on a perdu son enfant et sa sœur dans des conditions aussi horribles, on aspire à une justice plus ferme, sévère, drastique."
Les avocats des deux parties n'ont pas l'intention de faire appel de la décision du tribunal.