Covid-19: une étude menée à Lyon pour mieux comprendre la perte d'odorat
Sept mois après avoir été contaminée, Nadia peine toujours à retrouver son odorat. Malade du coronavirus au printemps dernier, l'anosmie -la perte d'odorat- a été l'un des premiers symptômes ressentis par la post-doctorante de 27 ans.
5000 personnes interrogées
Aujourd'hui totalement remise, ses capacités olfactives font pourtant les montagnes russes. "J'ai jamais cramé autant de choses dans mon four que ces derniers mois", explique-t-elle. "Quand je suis dans mon salon, à peine 10 mètres à côté de mon four, je ne vais pas sentir ce qu'il y a dedans".
Pour mieux comprendre les mécanismes à l'origine ce trouble, le CNRS de Lyon a donc lancé une étude, à laquelle participe la jeunne. Au total, près de 5000 personnes atteintes par le coronavirus ont été interrogées sur leur perte d'odorat.
"C'est quelque chose qui caractérise cette maladie. Ça apparait trois-quatre jours après les premiers symptômes et ça apparait une dizaine de jours avant les troubles respiratoires. Ça en fait un symptôme specifique et assez précoce de la maladie", détaille Moustafa Bensafi, directeur de recherche au CNRS de Lyon.
Un malade sur deux
De nombreux malades ont ainsi subi une perte d'odorat. En France, il serait un sur deux à avoir été victime d'anosmie, et 30% mettent plusieurs mois à récupérer toutes leurs capacités.
Toutefois, les chercheurs misent sur la rééducation olfactive, une méthode qui a prouvé son efficacité, pour aider tous les patients à retrouver leur odorat, comme avant leur infection.
"On est en train de mettre à disposition des kits d'entrainements olfactifs dans les consultations au niveau régional avec les ORL avec lesquels on travaille", détaille Camille Ferdenzi, chercheuse au CNRS de Lyon.