BFM Lyon
Lyon

Comment va se dérouler l'accueil des Afghans arrivés en région lyonnaise?

placeholder video
Deux bus sont arrivés mardi soir dans l'agglomération lyonnaise. La petite centaine d'Afghans va être accueillie dans deux centres à Lyon et Villeurbanne, où ils prépareront leur demande d'asile.

86 réfugiés afghans sont arrivés dans la région lyonnaise mardi soir via deux bus en provenance de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, en région parisienne. Ils ont été répartis dans deux centres d'hébergemement à Lyon et à Villeurbanne, où le maire s'est prononcé en faveur de cet accueil d'urgence. Au total, 150 réfugiés doivent arriver à terme dans le Rhône, sur les 2000 évacués en France depuis mardi.

"C'est la première nuit de repos après un épisode extrêmement épuisant puisque, de Kaboul, ils ont été acheminés à Abou Dabi à partir d'où les rotations ont été faites vers Roissy", raconte à BFM Lyon Jean-François Ploquin, directeur général de l'association Forum réfugiés-Cosi. "Leur histoire à chacun, on va la connaître à partir d'aujourd'hui", ajoute-il.

Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, avait annoncé lundi le rapatriement de 2000 personnes de Kaboul, dont une bonne partie d'Afghans. Certains ont travaillé avec l'armée ou l'ambassade française sur place (traducteurs, interprètes), d'autres ont été recommandés parce qu'ils étaient menacés par les talibans de par leur activité (défenseurs des droits de l'Homme, avocats, artistes...). "Un certain nombre d'entre-eux parlent français", a d'ailleurs précisé Jean-François Ploquin.

Isolement sanitaire et aide administrative

Les Afghans arrivés en région lyonnaise vont être en isolement sanitaire pendant les dix prochains jours. Par ailleurs, pendant quinze jours, Jean-François Ploquin et son association vont aider le contingent afghan à prendre ses marques en France:

"On va leur permettre de récupérer leur santé physique et mentale, et leur apporter avec l'OFII (Office français de l'immigration et de l'intégration) une information sur la demande d'asile en France, et ses implications en termes de séjour, de droits".

Au bout de ces quinze jours, les réfugiés seront accueillis en préfecture et orientés par l'OFII.

L'équipe associative va aussi devoir gérer la pression psychologique sur les nouveaux arrivants: "Il y a forcément une dimension traumatique (...) Ce qui est le plus difficile pour eux c'est d'avoir laissé des proches sans savoir ce qu'il va leur arriver, et la menace des talibans est très réelle. Ce sont donc des personnes qui vont apprivoiser leur vie en France mais qui vont vivre avec l'angoisse de ce qui arrive à leurs proches", résume Jean-François Ploquin.

Louis Chahuneau