"Ça commence à bien faire": l'appel du maire de Villeurbanne à Gérald Darmanin face aux trafics de drogue

"Je le préviens, ça commence à bien faire". Le maire de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael, a lancé ce lundi 13 novembre sur BFMTV un appel au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, pour être écouté et obtenir davantage de moyens après les trois fusillades sur fond de trafic de drogue la semaine dernière.
Alors que le maire de Villeurbanne affirme qu'il n'y a "pas d'inaction de la part de la police", ce dernier souligne toutefois le manque de moyens "pour traiter en profondeur certains points de deal" dans le quartier du Tonkin. Ceux-ci sont "extrêmement lucratifs" avec "plus de 50 transactions à l'heure", selon l'élu, "donc beaucoup d'argent en jeu et donc beaucoup de violences autour de la répartition de cet argent".
Si Cédric Van Styvendael affirme avoir répondu aux demandes du ministre de l'Intérieur en faisant passer le nombre de policiers municipaux "de 30 à 50" ou encore en "doublant" le nombre de caméras en trois ans dans la ville, l'élu villeurbannais dénonce la fin de non recevoir du locataire de la place Beauvau.
Ce dernier affirme avoir réclamé un entretien avec Gérald Darmanin pour évoquer la situation au Tonkin. Seule une date aurait pour l'heure été planifiée pour ce dernier, en "février 2024". "Tout ça n'est absolument pas sérieux et à la hauteur du ras-le-bol et de la colère des habitants", s'exaspère le maire.
Des habitants délogent des dealers
Excédés par les trois fusillades survenues la semaine dernière, un collectif de riverains avait alors décidé de prendre les choses en main. Dans un document diffusé par BFM Lyon ce vendredi, plusieurs membres de "Tonkin Paix-sible" se sont filmés en train de défiler avec une banderole et partir eux-mêmes déloger des dealers assis en bas de barres d'immeubles de leur quartier.
"Je les admire et dans le même temps je me désespère que les habitants soient obligés de se mettre en scène pour qu'on regarde ce qu'il se passe au Tonkin", a regretté ce lundi matin l'élu sur BFMTV.
Cédric Van Styvendael se dit "inquiet" face à la situation dans le quartier villeurbannais, tout en saluant "des riverains courageux" avec qui ses services "travaillent depuis trois ans".
"C'est un quartier gangrené par le trafic de drogue mais c'est un quartier ou il fait bon vivre, dans lequel les habitants sont attachés à leur quartier", a défendu le maire. "On n'a pas le droit de le laisser partir à la dérive".