Baisse des subventions: la région Auvergne-Rhône-Alpes affirme apporter son soutien "à plus de 110 acteurs culturels"

La région était en commission ce vendredi matin pour déterminer les subventions allouées aux acteurs culturels. Elles sont de nouveau revues à la baisse.

Les subventions attribuées aux acteurs culturels en Auvergne-Rhône-Alpes ont été votées ce vendredi matin en commission. Si certaines associations voient leurs subventions coupées entièrement ou drastiquement, la région affirme "renforcer son soutien à plus de 110 acteurs culturels du territoire".

"D’un financement accru aux festivals à l’accompagnement du spectacle vivant, en passant par un soutien à l’offre culturelle dans les territoires ruraux, la région accentue son soutien à 111 structures artistiques", écrit-elle dans un communiqué.

Dans le département du Rhône, la région affirme soutenir 21 structures dont certaines "nouvellement accompagnées". À titre d'exemple, le Polaris de Corbas recevra 45.000 euros, 10.000 euros seront alloués à la commune de Mions tandis que 15.000 euros iront pour Amour sans frontière à Tassin-la-Demi-Lune.

Fin de subventions pour Woodstower

Si la région affirme son soutien pour les acteurs du territoire, nombre d'entre eux ont vu leurs subventions diminuer. Les aides vont se réduire pour deux lieux de spectacle vivant, sans compter le Théâtre Nouvelle Génération de Lyon. L'association Gram, basée à Villeurbanne, se verra aussi infliger une coupe budgétaire de 75.000 euros: elle avait obtenu 180.000 euros d'aides en 2022 et recevra 105.000 euros en 2023.

De son côté, l'association Woodstower ne recevra pas un centime de la région pour son festival prévu en août prochain à Lyon. Un coup dur pour les organisateurs qui reprochent un manque de concertation et "une prise de position unilatérale".

"Le silence s’est érigé en mode de gouvernance"

Ce manque de concertation est également reproché par de nombreuses personnalités. Le maire de Lyon, Grégory Doucet, a signé une tribune publiée dans Télérama ce jeudi, où les signataires dénoncent les dérives autoritaires du conseil régional.

"Le silence s’est érigé en mode de gouvernance. Et plus encore que l’affaiblissement inquiétant du soutien régional au secteur culturel ou que l’opacité concernant les critères qui président aux décisions de l’exécutif, c’est bien cette politique muette qui marque une véritable rupture avec notre tradition républicaine", est-il écrit.

Une autre tribune, en date de la semaine dernière et publiée dans Le Monde, a été signée par plus de 200 personnalités du monde culturel -dont huit anciens ministres, des représentants syndicaux et associatifs, et les directions des plus emblématiques lieux de création théâtrale.

Juliette Vignaud