BFM Lyon
Lyon

Agrandissement des locaux d'Interpol: Bruno Bernard somme l'État "d'assumer son rôle"

placeholder video
Le président de la métropole a appelé le ministre de l'Intérieur à venir à Lyon rencontrer les représentants des collectivités locales pour discuter du financement des travaux.

C'est un courrier qui n'a laissé personne indifférent. Après le maire de Lyon Grégory Doucet, c'est le président de la métropole Bruno Bernard qui a réagi ce vendredi sur le plateau de BFM Lyon au courrier envoyé par le ministre de l'Intérieur aux collectivités lyonnaises au sujet du financement de l'agrandissement des locaux d'Interpol.

L'organisation mondiale de la police s'est installée sur le quai Charles-de-Gaulle en 1989, forte de 250 fonctionnaires. Elle en compte désormais plus de 700 et son secrétaire général Jürgen Stock a annoncé en 2019 un projet d'extension des locaux. Si Gérald Darmanin a assuré que l'État prendrait sa part, il compte aussi sur l'investissement des collectivités locales.

"Depuis 2015, le dossier est sur la table. [...] En 2018, l'État annonce qu'il est prêt à financer 32 millions d'euros", a rappelé Bruno Bernard avant de poursuivre: "le 2 novembre, nous recevons ce courrier du ministre, qui est aussi destiné au maire de Lyon et au président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui est d'abord diffusé à la presse avant qu'on le reçoive, et qui nous somme de financer ce projet, de donner une réponse quelques jours après et qui nous dit en même temps qu'il ne finance plus 32 millions mais 14 et somme les collectivités de financer les 18 millions."

"Un sujet qui est avant tout international et national"

Or, pour Bruno Bernard, il faut que "l'État revienne sur sa position initiale". Le président de la métropole a aussi assuré avoir répondu à Gérald Darmanin qu'il fallait qu'il "prenne le TGV, qu'il vienne discuter avec nous".

"Une nouvelle fois j'ai l'impression qu'il veut se défausser sur les collectivités locales d'un sujet qui est avant tout international et national pour la France" a-t-il lancé.

Dans son courrier, le ministre de l'Intérieur avait aussi évoqué la menace d'un transfert des locaux aux Émirats Arabes Unis. Un transfert auquel n'est pas favorable Bruno Bernard. "Interpol est une institution importante, moi je souhaite qu'elle reste mais c'est quand même à l'État une nouvelle fois d'assumer son rôle" a-t-il martelé.

"Quelle est cette façon de gérer l’argent public?

Quelques jours après la publication du courrier du ministre de l'Intérieur, Grégory Doucet, lui aussi favorable à la présence de l'organisation mondiale de la police à Lyon, avait de la même façon interpellé Gérald Darmanin sur la responsabilité du financement d'Interpol auprès de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.

"Le soutien à Interpol relève, d’abord, d’une compétence de l‘État et du gouvernement, avait rappelé le maire de Lyon. Quand, d’un côté, le ministre appelle au secours les collectivités locales pour financer Interpol alors, que, quelques jours plus tôt, il m’explique que le gouvernement dispose de fonds pour financer la vidéosurveillance, ça veut dire quoi? Qu’il prend d’un côté pour reprendre de l’autre? Quelle est cette façon de gérer l’argent public?", s'était-il interrogé.

Interpol a été créé en 1923. L'organe de coopération policière fait partie des plus grandes organisations internationales mondiales. Son objectif: permettre aux polices de ses 194 pays membres d'œuvrer ensemble dans la lutte contre la criminalité.

Emilie Roussey