Les prix immobiliers progressent trois fois moins vite en Ile-de-France que dans les autres régions
L'immobilier a confirmé sa qualité de valeur refuge depuis le début de la pandémie. La crise du Covid-19 a en effet eu un impact inattendu sur les différents marchés immobiliers à travers le monde avec des hausses importantes de prix un peu partout... C'est le cas notamment aux Etats-Unis où les prix ont flambé de 19%, au Royaume-Uni où la hausse des prix a atteint 16% ou encore en Espagne où les prix ont augmenté de 5% avec un bond des ventes de 35% en un an.
Record annuel de ventes
La France n'a pas echappé à ce mouvement haussier puisqu'en 2021 les prix immobiliers ont progressé de 7,1% selon l'indice des Notaires-Insee publié ce jeudi avec un volume de transactions jamais observé sur une année civile: 1,178 million de ventes (bien que ce soit en léger fléchissement au quatrième trimestre 2021).
"Le volume de transactions de logements anciens, qui a diminué fin 2021 comme annoncé, pourrait se stabiliser en 2022 à un niveau toujours élevé, proche de celui de la fin d’année 2019", constate David Ambrosiano, président du Conseil supérieur du notariat.

"Il faut souligner que 2021 a été une année "anormale" pour l’immobilier avec un rattrapage post-confinement dans les premiers mois et un effet d’anticipation pour 2022. Les chiffres du quatrième trimestre 2021 confirment un marché dynamique et solide", explique encore David Ambrosiano.
Les prix progressent 3 fois plus vite en province qu'en Ile-de-France
Une hausse des prix rapide et généralisée en conséquence de la crise sanitaire avec des variations plus marquées pour les maisons (9% de hausse) que pour les appartements (près de 5%).
"Sur un an, la hausse des prix reste forte : 9,0% entre le quatrième trimestre 2020 et le quatrième trimestre 2021, après 8,9% et 7,3%. Comme depuis le début de l’année 2021, la hausse des prix des maisons (9,4% sur l’année au quatrième trimestre) est plus marquée que celle des appartements (8,0%), ce qui ne s’était pas produit depuis 2018", note l'Insee.
D'ailleurs, l'attrait pour les grandes métropoles régionales se confirme et se renforce. A tel point que les prix en province (+9% sur un an) augmentent désormais trois fois plus vite que dans la région parisienne (+2,7% sur un an au quatrième trimestre) pour les maisons et les appartements.
Ce mouvement est également interne à l'Ile-de-France, avec des prix pour les appartements qui progressent à peine pour les appartements (+0,6% sur un an au quatrième trimestre), alors que les tarifs des maisons s'envolent dans le même temps (+7%).
Côté appartement, les prix à Paris sont en repli (-1,6% sur un an au quatrième trimestre), tandis que les tarifs sont davantage en hausse en grande couronne qu'en petite couronne (+3,8% sur un an contre +2,3%). Côté maison, il n'y a en revanche pas vraiment de différence en Ile-de-France: +6,8% en petite couronne sur un an, contre +7% en grande couronne.

Dans les autres régions, parmi les données régionales disponibles, c'est en Auvergne-Rhône-Alpes que les tarifs du mètre carré flambent le plus pour l'ensemble des logements (+8,6% sur un an), suivi par la Provence-Alpes-Côte d'Azur (+8,2%) et les Hauts-de-France (+5,6% sur un an).
Dans le détail, pour les maisons, les prix s'envolent en Auvergne-Rhône-Alpes (+10,4% sur un an) ainsi qu'en Provence-Alpes-Côte d'Azur (+9,6%). Dans les Hauts-de-France (+5,2%), et en particulier dans l'agglomération de Lille (+4,6%), la hausse est moins forte.
Pour les appartements, on notera que les prix progressent également trois fois plus vite dans l'ensemble de la région Auvergne-Rhône-Alpes (+6,6% sur un an au quatrième trimestre) qu'à Lyon (+2,3%). C'est en revanche l'inverse dans la région Sud, avec des tarifs pour les appartements qui augmentent de 8,5% à Marseille, contre +6,7% sur l'ensemble de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Dans les Hauts-de-France, les prix augmentent aussi très vite (+8%).
Autre fait notable, dans les régions hors Ile-de-France, et toujours pour les appartements, le mètre carré se renchérit plus vite dans les agglomérations de moins de 10.000 habitants et en zones rurales (+9,3% entre le quatrième trimestre 2020 et le quatrième trimestre 2021) que dans celles de plus de 10.000 habitants (+7,8%). Ce qui confirme l'attrait pour davantage d'espace et une perte d'attractivité des grands centres urbains.