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Les nouvelles armes de la mairie de Paris contre Airbnb

La mairie de Paris compte faire voter deux nouveaux dispositifs qui devraient limiter encore un peu l'essor des plateformes de location de meublés touristiques.

Nouvelle étape dans la guerre entre la mairie de Paris et Airbnb. En décembre prochain, la ville entend faire voter deux nouveaux dispositifs contre les plateformes de location de meublés touristiques, dévoile Le Parisien.

Des dispositifs qui devraient être appliqués dès le 1er janvier 2022 et qui seront présentés ce mardi lors d'une réunion de l'Observatoire des locations touristiques. Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris en charge du logement, précise au Parisien: "Je présenterai deux délibérations qui visent à poursuivre notre travail entamé en 2014, avec toujours ce même principe: oui à la location occasionnelle, non à la location professionnelle à l’année".

Le premier dispositif sera un simple complément de la règle existante, à savoir que si un particulier veut mettre un logement en location, il doit préalablement transformer le même nombre de mètres carrés de local commercial en habitation, et ce dans un secteur en tension. Ian Brossat explique : "Nous allons créer une troisième catégorie de zone de compensation, dite très renforcée. Elle concernera le Marais, Montmartre, les quartiers des Champs-Élysées, de la tour Eiffel et le quartier Latin. Là, la superficie compensée devra être trois fois supérieure".

"Ce sera encore plus strict et encore plus difficile de procéder à cette compensation", a souligné ce lundi Ian Brossat sur BFM Paris. "Cela touche au porte-monnaie. L'idée, c'est de rendre plus compliqué la transformation de logements en meublés touristiques et donc de dissuader la transformation de logements en Airbnb", ajoute-t-il.

Mettre des quotas?

Le second dispositif vient combler un vide. "Comme nous avons régulé la transformation des logements, des petits malins se sont engouffrés dans une brèche, se mettant à transformer des commerces", regrette Ian Brossat. Ce qui était légal jusqu'ici. Dorénavant, il faudra demander une autorisation. "Nous allons interdire dans un certain nombre de quartiers, dans le centre mais aussi à Montmartre, la transformation de commerces en pied d'immeuble en Airbnb", a précisé Ian Brossat sur BFM Paris.

Emmanuel Grégoire, premier adjoint (PS) de la maire de Paris, note que depuis 2015, 89.000 m2 de surfaces commerciales ont été transformés en hébergements hôteliers. "Dont 36% rien qu’à Paris Centre, soit un huitième des commerces de cet arrondissement".

Outre ces deux dispositifs, la mairie de Paris compte aller encore plus loin. Dans un avenir plus ou moins proche, elle aimerait réguler également la transformation de bureaux et mettre en place des quotas, un nombre maximum de logements mis en location sur les plateformes. Elle voudrait faire également disparaître un détail technique qui a son importance: aujourd'hui, pour obtenir gain de cause lorsqu'un local à usage d'habitation est transformé en meublé touristique sans autorisation, la ville doit prouver que le logement incriminé avait déjà un usage d'habitation en 1970. Une caractéristique qu'elle peine parfois à démontrer. La ville ne cible pas particulièrement les particuliers qui mettent leur habitation principale en location touristique mais plutôt ceux qui mettent en location leur résidence secondaire.

https://twitter.com/DianeLacaze Diane Lacaze Journaliste BFM Éco