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Le nombre de crédits immobiliers accordés s'écroule avec la hausse des taux

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La chute du marché des crédits immobiliers se poursuit. En cause: la hausse des taux, le pouvoir d'achat sous pression avec l'inflation et les incertitudes liées à la guerre en Ukraine.

Le plongeon du marché des crédits immobiliers s'amplifie. En février, le montant global des crédits signés recule encore de 9,6% par rapport à janvier (-9,3% en nombre de prêts), d’après les dernières données de l’Observatoire Crédit Logement / CSA. Si on la compare à l'année dernière, la chute est encore plus spectaculaire: -47,8% pour la production par rapport à février 2022 et -48,7% pour le nombre de crédits octroyés.

En prenant une échelle de comparaison un peu plus grande, le nombre de crédits immobiliers est en repli de 27,2% au cours des douze derniers mois (de mars 2022 à février 2023) par rapport aux douze mois précédents (de mars 2021 à février 2022). En parallèle, la production recule de 28,2%.

Une demande en berne

Une chute brutale, que rien n’a permis d’enrayer. Les effets du relèvement du taux d’usure début janvier (puis en février et en mars), qui auraient pu permettre de débloquer la situation, ont été balayés par une nouvelle augmentation des taux de la BCE et des crédits: 2,82% en février de taux moyen… contre 2,61% le mois précédent, hors assurance. C’est le 14e mois consécutif de hausse.

Dans ce contexte, la demande est également en berne. "Avec le resserrement de l’accès au crédit, la demande, fragilisée par les pertes de pouvoir d’achat et la remontée de l’inflation et des taux des crédits immobiliers, poursuit en effet sa transformation: l’accès au marché des emprunteurs modestes devient de plus en plus difficile. D’autant que la contraction de l’offre bancaire provoquée par la dégradation de la profitabilité des nouveaux crédits pénalise fortement les ménages faiblement dotés en apport personnel", analyse l'observatoire. Ce dernier cite également les incertitudes liées aux conséquences économiques de la guerre en Ukraine, qui freinent les acheteurs.

Sur le neuf comme sur l’ancien. les ménages limitent par ailleurs leur recours au crédit. Le montant moyen des crédits immobiliers est en repli de 5,8% sur un an pour la période janvier-février. "Les emprunteurs réalisent des projets immobiliers moins onéreux et moins ambitieux", résume l'observatoire.

Par Sofiane Aklouf, édité par JLD