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"Un pincement au cœur": faute de licence, ce pêcheur dunkerquois cesse son activité

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Sur le littoral, à Dunkerque, des pêcheurs doivent arrêter leur activité faute de licence pour pêcher dans les eaux britanniques. Rencontre avec l'un d'entre eux.

Dans la région, 19 professionnels de la pêche ont déposé un dossier auprès de la préfecture pour tenter de bénéficier du plan de sortie de flotte proposé par l’État. Parmi eux, une grande majorité de fileyeurs qui ne pêchent qu’un seul type de poisson et qui peinent à rentrer dans leurs frais avec l’épuisement de la ressource. À Dunkerque, sur les dix bateaux de pêche du port, trois ont fait la demande.

Exemple avec Frédéric Drogerys, propriétaire d'un fileyeur qui n’a pas bougé du quai depuis trois mois. Spécialisé dans la sole, devenue rare dans les eaux dunkerquoises et sans licence pour pêcher dans les 6-12 milles britanniques, son activité n’était plus rentable. Alors son propriétaire a préféré jeter l’éponge.

"Les eaux anglaises, c'était pratiquement un tiers de notre chiffre d'affaires (...) tandis que là on s'est répartie sur Le Havre ou Dieppe. Arrivé là-bas, il y a un petit peu de pêche mais quand on fait les comptes à la fin du mois avec les frais, c'est trop frileux", explique Frédéric Drogerys, propriétaire du bateau le Sansesia, au micro de BFM Grand Littoral.

"Un pincement au cœur"

Le 17 novembre, la mort dans l’âme, Frédéric dépose un dossier pour bénéficier du plan de sortie de flotte proposé par l’État. "C'est quand même un pincement au cœur", confie le pêcheur.

"C'est mon fils qui m'a dit à 12 ans "je veux faire de la pêche" donc j'ai acheté un bateau. Et 10 ans après je lui dis "bah je me mets en sortie de flotte"", détaille ce dernier.

"Je vais rentrer dans ce que je dois et il va peut-être me rester un petit peu de sous, l'apport que j'aurais mis il y a 10 ans", complète le pêcheur.

Des réponses attendues en janvier

Pas question pour autant d’abandonner sa passion: en attendant la retraite, Frédéric va s’engager comme matelot sur le bateau de son fils. Une nouvelle embarcation équipée pour une pêche plus diversifiée et donc plus rentable.

Les réponses du plan de sortie de flotte sont attendues le 15 janvier. Au total, une enveloppe de 60 millions d’euros financée par la Commission européenne est prévue au titre de l’aide post-Brexit.

Florine Kurek et Alicia Foricher