Traversées de la Manche: quatre passeurs de migrants condamnés à des peines de prison fermes

Des migrants s'apprêtent à monter à bord d'un bateau de passeurs pour tenter de traverser la Manche à Audresselles, dans le nord de la France, le 25 octobre 2024 - Bernard BARRON / AFP
Quatre membres d'un réseau de passeurs qui organisaient des traversées de migrants vers l'Angleterre à bord de petites embarcations ont été condamnés vendredi à des peines allant de deux à six ans de prison, a annoncé ce samedi 8 février le procureur de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais).
L'enquête, menée depuis août 2024 par l'antenne de l'Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim) de Coquelles, a révélé l'existence d'une filière "structurée" et "hiérarchisée", a relaté le procureur Guirec Le Bras dans un communiqué.
Selon le procureur, ce réseau se procurait du matériel nautique en région parisienne et en Allemagne avant de l'acheminer vers les plages du Pas-de-Calais. Des chauffeurs étaient ensuite recrutés et les migrants conduits vers les plages de Calais et Sangatte, moyennant des sommes pouvant atteindre 1.000 euros pour "un trajet à pied de 30 minutes" jusqu'à "la zone de mise à l'eau" de petites embarcations ("small boats").
Entre deux et six ans de prison
Le 19 novembre 2024, quatre suspects ont été interpellés à Calais et Bègles (Gironde), puis placés en garde à vue. Ils étaient en détention provisoire dans l'attente de leur procès.
Les quatre prévenus, de nationalités soudanaise, libyenne et tunisienne, ont été condamnés à des peines de deux, trois, cinq et six ans de prison pour "aide à l'entrée et au séjour irrégulier d'étrangers" en bande organisée avec maintien en détention, et à l'interdiction définitive du territoire français, a détaillé Guirec Le Bras.
Selon la préfecture du Pas-de-Calais, au moins 77 migrants sont morts en 2024 en tentant de rejoindre l'Angleterre à bord de petites embarcations, un record depuis le début de ce phénomène en 2018. Et ces traversées très périlleuses ont déjà causé la mort de deux personnes en 2025 dans la zone du ressort du tribunal de Boulogne-sur-Mer, a aussi rappelé samedi le procureur.