Loon-Plage: la justice ordonne à des migrants d'évacuer une aire de gens du voyage

La balance de la Justice (illustration) - LOIC VENANCE / AFP
Le tribunal administratif de Lille a ordonné mardi à des centaines de migrants installés sur une aire de grand passage à Loon-Plage (Nord) de l'évacuer pour permettre le service public d'accueil des gens du voyage, a-t-on appris mercredi auprès des parties.
La décision, consultée par l'AFP, enjoint à l'ensemble des migrants installés sur cette aire de "libérer les lieux et d'évacuer leurs biens sans délai".
"Le maintien dans les lieux des occupants sans droit ni titre empêchera l'utilisation normale par ces usagers de l'équipement public constitué par cette aire d'accueil", estime le tribunal administratif.
Un groupe attendu le 25 juin
Il juge également que l'absence de raccordement au réseau d'eau et de dispositif de ramassage des déchets au moment où est rendu la décision est "de nature à porter atteinte à la salubrité et la sécurité publiques".
La Communauté urbaine de Dunkerque (CUD), qui gère cette aire de grand passage, avait saisi le tribunal administratif en référé pour demander cette évacuation.
Elle soulignait qu'un groupe de 100 caravanes était attendu le 25 juin et qu'elle devait installer des dispositifs électrique et d'accès à l'eau potable ainsi que des bennes pour les déchets avant cette date.
Plus de 400 personnes
Quatre migrants, sur au moins 300 installés sur ce terrain, contestaient cette demande d'expulsion. Leur avocat, Lionel Crusoé, avait souligné à l'audience que ces personnes exilées avaient subi "plusieurs déplacement forcés au cours des derniers mois" avant de s'installer sur ce terrain.
"On va prendre attache avec la préfecture pour que l'ordonnance puisse être exécutée dans les meilleures délais", a indiqué mercredi le directeur juridique de la CUD, Matthias Demonchy.
"Plus de 400 personnes vont devoir bouger et bouger, on ne sait pas où, comme il n'y a pas d'autre endroit désigné et que les autres endroits autour ont été expulsés il y a deux semaines", s'est inquiétée auprès de l'AFP une coordinatrice de Human Rights Observers, une organisation qui documente les conditions des expulsions de campements de migrants sur le littoral.