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Roubaix: conseil municipal dans un contexte tendu, après la condamnation du maire pour fraude fiscale

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Alors qu'un conseil municipal doit se tenir ce jeudi soir, trois élus, dont le premier adjoint, ont quitté leur poste après leur condamnation pour fraude fiscale il y a deux semaines. Le maire Guillaume Delbar, également mis en cause, a lui refusé de démissionner et siègera ce jeudi.

Vers un conseil municipal mouvementé à Roubaix. C'est ce jeudi soir que se tient le premier conseil municipal de Roubaix depuis la condamnation de plusieurs élus de la ville. Cette semaine, trois conseillers municipaux dont le premier adjoint ont choisi de démissionner après leur condamnation pour fraude fiscale et infraction financière le 2 décembre dernier. Le premier adjoint Max-André Pick avait écopé de la peine la plus lourde avec notamment un an de prison ferme, aménageable en détention à domicile.

"Je suis une victime collatérale"

C'est le maire (divers droite) de la ville Guillaume Delbar qui a annoncé la nouvelle de leurs démissions ce lundi sur sa page Facebook. Jugé coupable des mêmes faits par le tribunal correctionnel de Lille, l'édile de Roubaix avait été condamné à six mois de prison avec sursis, 3000 euros d'amende et une peine d'inéligibilité de deux ans.

"Max-André Pick et Karima Zouggagh ont fait un choix responsable, cohérents avec leurs mandats départementaux. Je tiens à les remercier tous les 3 de leur engagement à mes côtés depuis sept ans", a salué sur sa page Facebook, Guillaume Delbar.

Si Max-André Pick avait reconnu les faits qui lui sont reprochés, le maire, qui a fait appel de la décision de justice, conteste les accusations à son encontre et n'a pas démissionné. Il estime être "une victime collatérale" qui a subi "des conséquences imprévues" sur cette affaire.

“Je vais continuer à me battre pour démontrer mon innocence", a-t-il affirmé.

L'opposition appelle à la démission de Guillaume Delbar

Les élus mis en cause étaient accusés d'avoir participé à un système de détournements de fonds publics. Pour le moment, les trois conseillers démissionnaires restent en poste en attendant qu'une nouvelle organisation pour les remplacer se mette en place. Leurs démissions ne devraient pas perturber le fonctionnement du conseil municipal.

"Les postes d'adjoints sont des postes politiques décidés à la discrétion du maire, c'est lui qui décide combien il met d'adjoints, qui il nomme. (...) Lorsque les adjoints démissionnent, il peut proposer d'autres personnes à la nomination ou il redistribue les postes entre d'autres d'adjoints", rappelle le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier à BFM Lille.

De leur côté, les membres de l'opposition à Roubaix demandent à ce que Guillaume Delbar quitte sa fonction de maire de la ville.

"La question n'est pas tant judiciaire et juridique, elle est éthique, elle est politique, elle est morale. Ce que l'on dit aujourd'hui très clairement, c'est qu'il faut que le maire fasse la même chose que ces élus, qu'il fasse preuve d'autant de responsabilité en remettant sa démission", appelle Mehdi Chalah, président (divers gauche) du groupe d'opposition à la mairie de Roubaix.

Pour sa défense, Guillaume Delbar assure que le dossier judiciaire de Max-André Pick n'est pas le même que le sien. Il a également tenu à souligner sa volonté de continuer à travailler "pour le développement de Roubaix et ses habitants".

Contactés par BFM Lille, les élus de la majorité au conseil municipal de Roubaix n'ont pas souhaité faire de commentaire sur le sujet.

Chloé Berthod avec Gauthier Hartmann