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Persuadé de détenir une oeuvre de Picasso, un Béthunois se bat depuis quinze ans pour la faire authentifier

L'administration Picasso n'a répondu à aucune des demandes du Béthunois pour authentifier son bien.

L'administration Picasso n'a répondu à aucune des demandes du Béthunois pour authentifier son bien. - Ian LANGSDON © 2019 AFP

L'administration Picasso n'a répondu à aucune de ses demandes pour faire authentifier son œuvre.

Un Picasso à Béthune? Depuis quinze ans, un retraité est persuadé qu'il possède une véritable œuvre du peintre espagnol, rapporte la Voix du Nord. Il s'agit d'un cadre contenant un portrait du célèbre compositeur Igor Stravinsky non signé, et à côté, une coupure de journal reproduisant Portrait de Stravinsky par Picasso.

"J’avais un grand-oncle à Roubaix qui faisait toutes les ventes aux enchères et entassait ses œuvres d’art dans une usine désaffectée. Quand il est mort en 1999, j’ai hérité d’une partie de sa collection", avance-t-il.

Pas d'authentification

Ses demandes pour le faire authentifier auprès de l'administration Picasso restent sans réponse. Pourtant, des dizaines d'experts ont bien analysé le dessin. "L’étude stylistique explique que ce dessin correspond en tout point à ceux de Picasso entre 1937 et le début des années 40. Ils sont faits de hachures dans un style souvent primitif avec l’utilisation du taureau", justifie le Béthunois à la Voix du Nord.

Cependant, sans l'authentification de l'administration, l'œuvre ne peut pas être reconnue. Et sa vente, à sa juste valeur, tout comme son exposition, sont donc impossible. Autre argument qui prouve selon lui l'authenticité de l'œuvre: l'administration Picasso est coutumière des actions en justice contre toute utilisation abusive du nom ou du travail du peintre: "Etonnamment, moi, je n'ai rien reçu".

Le Béthunois a trouvé une explication à ce silence radio. "Picasso a peint une à trois œuvres par jour de ses 8 ans à sa mort à l’âge de 91 ans. Une enveloppe avec son nom et une marguerite vaut 10.000 euros."

Et d'ajouter: "S’ils acceptaient tout ce qu’ils devaient, le marché serait inondé. Et comme ce qui est rare est cher, ça risquerait de faire baisser les prix."

Pour garder la motivation, il partage à présent son travail en ligne, et a même échangé avec des personnes dans la même situation que lui. Et si il n'attend plus d'argent pour cette œuvre, le retraité souhaiterait tout de même mener son travail jusqu'au bout.

Maïwenn Furic