"On va se battre": le combat des salariés de Camaïeu pour obtenir de meilleures indemnités de licenciement

La liquidation judiciaire de l'enseigne a été prononcée le 28 septembre par le tribunal de commerce de Lille. Le comité social et économique doit décider du montant des indemnités de licenciement.

L'avenir des anciens salariés de Camaïeu se joue en partie ce vendredi matin à Roubaix, dans le Nord. Une semaine après l'annonce de la liquidation judiciaire de l'entreprise, le comité social et économique doit décider du montant des indemnités de licenciement accordé aux employés. Certains, ayant fait toute leur carrière à Camaïeu, ont du mal à imaginer leur avenir.

"Je travaille à Camaïeu, depuis 29 ans, témoigne l'ancien employé logistique Henrique Macieira, 51 ans, au micro de BFM Lille. On est beaucoup d'anciens à avoir trente ans de boîte. On arrive tous à un âge charnière où il est très compliqué de trouver un emploi."

L'ancien salarié explique se battre afin d'obtenir "du supra-légale". "Aujourd'hui, ce qu'on nous propose, c'est le légal et dans notre convention collective ce n'est pas grand-chose", indique-t-il.

Pour 28 ans de CDI à Camaïeu, il estime qu'il toucherait une indemnité de 16.000 euros. Une somme insuffisante pour faire face aux incertitudes qui l'attendent. Depuis mardi, il se rend toute la journée, de 8h30 à 17h, devant le siège social de Roubaix.

"Nous avons été choqués d'apprendre qu'il y avait 250 millions d'euros de dettes, déclare-t-il. On s'est dit: 'comment c'est possible?' En deux ans, c'est incroyable! On est en colère pour ça et on va se battre. Je serai déterminé jusqu'au bout."

Henrique se bat pour ses deux enfants de moins de dix ans, mais aussi pour son avenir. Il envisage déjà de se reconvertir et de tourner la page Camaïeu.

Pour rappel, la liquidation judiciaire de l'enseigne de prêt-à-porter a été prononcée mercredi 28 septembre par le tribunal de commerce de Lille.

Elise Dherbomez et Solenne Bertrand