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Camaïeu: les anciens salariés veulent lancer des procédures judiciaires

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Invité de BFM Grand Lille, l'avocat des anciens salariés explique que l'un des objectifs et d'obtenir de la documentation pour comprendre les raisons de liquidation judiciaire.

"Un désastre social". Samedi, la totalité des magasins Camaïeu ont fermé en France après la liquidation judiciaire de l'entreprise nordiste. Cela représente plus de 540 magasins, mais surtout 2600 employés qui sont désormais au chômage.

Une soixantaine d'entre eux se sont rassemblés au siège de l'entreprise à Roubaix ce mardi pour une assemblée générale. Lors de cette dernière, les salariés présents ont accepté la proposition des syndicats de mener une action judiciaire collective pour demander un maximum d'indemnités.

Obtenir des documents

Leur avocat, Me Fiodor Rilov, est revenu sur les objectifs de ces procédures judiciaires sur le plateau de BFM Grand Lille ce mardi.

"Le premier est d'aller chercher de l'information, des documents qui vont permettre aux salariés de savoir très précisément ce qui c'est passé. Quelles sont les causes de cette déconfiture et de leur licenciement? On va lancer une procédure judiciaire pour contraindre les différentes structures du groupe auquel appartient Camaïeu, de transmettre la documentation", détaille l'avocat des anciens salariés.

Cette recherche méticuleuse de documentation va notamment être réalisée pour voir les opérations de transferts financiers qui ont eu lieu les deux dernières années entre Camaïeu et les autres sociétés du groupe.

"Les salariés dans leur grande majorité, ont le sentiment qu'il y a quelque chose d'anormal, qu'on aurait pu éviter la déconfiture si les engagements qui avaient été pris lorsque l'entreprise a été cédée il y a deux ans avaient été tenus", affirme Me Fiodor Rilov.

La situation de l'enseigne de prêt-à-porter nordiste ne s'est pas redressée depuis sa reprise il y a deux ans par Hermione People and Brands (HPB), actionnaire de Camaïeu et filiale de La Financière immobilière bordelaise (FIB). Pour l'avocat des anciens salariés, les promesses faites "semblent ne pas avoir été tenues mais on a le sentiment qu'on a fait le contraire de ce qu'on avait promis de faire".

Occupation du siège à Roubaix

Le deuxième objectif est simple: créer le rapport de force. "Ça suppose que les 2600 salariés soient tous au moins en mesure de se mettre en relation avec les personnels qui aujourd'hui à Roubaix occupent le site. Pour envisager tout un ensemble de démarches et d'actions", continue Me Rilov.

Ce mardi, plusieurs employés se sont introduits et ont occupé les locaux du siège social à Roubaix, une action réalisée dans le calme.

"La décision de créer un lieu où ils vont pouvoir être ensemble en permanence, c'est ce qui a en partie conduit les salariés à occuper le site. (...) Vous avez chez Camaïeu, des salariés qui ont décidé de s'organiser, de dire qu'ils n'acceptent pas le fait accompli et de dire qu'ils vont riposter", affirme Me Rilov.

Comme l'explique Thierry Siwik, représentant CGT Camaïeu à BFMTV, la manifestation de ce mardi était "nécessaire". "On a interpellé l'Etat, le président de la République (...) Il faut savoir qu'il y a beaucoup de clientes qui nous interpellent, ils se refusent à voir disparaître cette marque, de la même manière que les salariés", a affirmé l'élu syndical.

Les anciens salariés ont déjà quitté les lieux à Roubaix ce mardi mais la CGT promet que de nouvelles occupations vont avoir lieu. La liquidation judiciaire de Camaïeu a été prononcée mercredi dernier pas le tribunal de commerce de Lille.

Marine Langlois