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Nord: les brasseurs de bière en difficulté face à la hausse du coût de l'électricité

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Déjà touchés par une hausse du coût de l'énergie et des matières premières, les brasseurs font face à une nouvelle augmentation du prix de l'électricité.

Toute une industrie menacée par la hausse des prix. La hausse des tarifs réglementés de l'électricité depuis ce mardi met à mal les brasseurs de bière du Nord, qui faisaient déjà face depuis plusieurs mois à l'augmentation des coûts de l'énergie et des matières premières.

"On a eu un contrat d’électricité depuis l’ouverture qui se termine là, au mois d’octobre. Je viens de le renouveler en juin. On passe d’une facture d’à peu près 1000 euros par mois à 1600, 1700 euros" déplore Antoine Gobrecht, propriétaire de la brasserie lilloise Gobrecht, au micro de BFM Grand Lille.

Avec cette nouvelle hausse des tarifs, les brasseurs voient leur facture d'électricité grimper de 10%.

Une répercussion sur les prix

Car la fabrication de la bière nécessite plusieurs étapes qui requièrent de nombreuses machines.

"Tout fonctionne à l'électricité dans la brasserie", explique Antoine Gobrecht. "On a la soutireuse pour la mise en bouteille de nos bières et nos sodas. Et le deuxième gros poste, c'est vraiment le bloc chaud, avec les deux cuves d'eau chaude et la cuve d'empâtage pour faire bouillir la bière."

Malgré un chiffre d'affaires en belle progression, cette nouvelle hausse de l'électricité met à mal la micro-brasserie, qui compte cinq salariés. D'autant plus que les brasseurs nordistes font aussi face depuis un an à la hausse des prix des matières premières industrielles et agricoles, qui ont respectivement augmenté de 70% et 100%, du jamais-vu dans la filière.

Une hausse des coûts de production qui a forcément un impact sur le produit fini vendu au public.

"On doit répercuter ces hausses auprès du consommateur", regrette Pierre Marchica, président des Brasseurs des Hauts-de-France et directeur général de la brasserie 3 Monts. "Même si on a tout un travail autour de notre efficacité, de notre efficience, et la maîtrise de notre impact sur l'environnement. Il nous faut de la pérennité économique si on veut continuer d'investir, créer des emplois, créer des beaux produits pour ce patrimoine gastronomique régionale qu'est la bière."

Un patrimoine qui se trouve aujourd'hui fragilisé: sur les 200 brasseries que compte la région, une vingtaine pourrait baisser le rideau d'ici les prochains mois.

Noor Oulladi avec Laurène Rocheteau