Hauts-de-France: alerte sur une pénurie de chauffeurs de bus scolaires à la rentrée

Y'aura-t-il assez de chauffeurs de bus pour emmener les élèves des Hauts-de-France à la rentrée prochaine? La question peut surprendre, pourtant elle représente un réel défi dans le nord de la France, qui souffre de cette nouvelle pénurie, comme le reste du territoire.
Environ 160 chauffeurs de transports scolaires seraient manquants pour la rentrée 2022-2023 dans les Hauts-de-France, selon la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV). Au niveau national, entre 8.000 et 15.000 chauffeurs manqueraient pour conduire les enfants à l'école, avec des conséquences visibles dès septembre prochain.
Quels sont les raisons de cette pénurie ?
Plusieurs causes peuvent expliquer ce manque de bras pour conduire les enfants à l'école. Outre la crise sanitaire, ayant impacté le secteur et provoqué des reconversions professionnelles, cette pénurie s'explique par le manque d'attractivité de la filière. En effet, 40% des contrats signés seraient à temps partiels, avec des horaires contraignants liés au ramassage des enfants: tôt le matin et en fin d'après-midi.
"J'adore conduire, ça on ne me l'enlèvera pas. Mais c'est sûr, il faut aimer [cette profession] et ne pas regarder la charge de travail", témoigne Christian Catrix, chauffeur depuis quinze ans, auprès de BFM Grand Lille.
"Pourquoi manque-t-il des chauffeurs ? Peut-être parce que les jeunes qui passent un permis et qui veulent se lancer dans le métier pensent qu'ils auront un travail facile et bien payé alors que c'est complètement l'inverse", explique-t-il.
Pour lutter contre ce phénomène, le secteur se mobilise, en misant notamment la formation de nouveaux chauffeurs. Face à des candidats de moins en moins nombreux ces dernières années, la filière a réussi à abaisser l'âge minimum requis pour passer le permis D (nécessaire pour la conduite d'un bus) de 21 à 18 ans. Mais aussi à créer un nouveau CAP (deux ans de formation) d'ici 2023, avec l'espoir de voir la situation s'améliorer aux alentours de 2025.
"On travaille notamment avec les départements pour solliciter les bénéficiaires du RSA et les amener vers ces fonctions. Mais aussi avec des groupes de travail, que nous formons au travers de "Proch'Emploi" et "Proch'Orientation" qui nous permet de mettre un peu tout le monde autour de la table et de regarder quelles sont les pistes à ouvrir afin de réussir à attirer de nouveaux candidats", confie Olivier Engrand - Conseiller régional délégué à la "mobilité dans les territoires".
A noter que la région des Hauts-de-France est l'une des moins impactée au niveau national. Selon la FNTV, 20% des élèves français pourraient ne pas être transportés à la rentrée à cause de la pénurie.