Fin du financement public du lycée Averroès à Lille: l'établissement veut saisir la justice

"La méthode qui a été ici voulue est tout à fait détestable". Au lendemain de l'annonce de la préfecture du Nord de mettre fin au contrat liant le lycée musulman Averroès à l'État, les avocats de l'établissement ont contre-attaqué ce lundi 11 décembre.
Ils annoncent avoir reçu pour instruction "d’introduire tous les recours qui s’imposent, y compris en urgence afin de voir suspendue puis annulée la décision du préfet". Le Défenseur des droits a aussi été saisi, dès le 6 décembre, "concernant le traitement administratif inique dont fait l'objet" l'établissement lillois.
"La cible de multiples propos et rumeurs"
La décision de résilier le contrat, qui met fin dès la rentrée 2024 aux subventions du principal lycée musulman de France, a été prise le jeudi 7 décembre dans la soirée, et un courrier envoyé au lycée le lendemain, a indiqué la préfecture à l'AFP, sans vouloir détailler le contenu du courrier.
Les responsables du lycée ont indiqué ne pas l'avoir encore reçu. "Les avocats soussignés déplorent la divulgation par la presse de la résiliation du contrat d’association qui lie le lycée Averroès à l’État alors même que ce courrier de résiliation, à la date de ce communiqué, ne leur est pas parvenu", écrivent ces derniers.
"Le lycée Averroès est aujourd’hui la cible de multiples propos et rumeurs, malheureusement relayés par les pouvoirs publics, totalement diffamatoires et mensongers qui visent à occulter la réalité d’un lycée républicain, musulman, d’excellence, de surcroît le plus contrôlé de France", estiment les avocats du lycée.
Ils dénoncent également "l’attitude absolument partisane dont a fait preuve le préfet lors de la réunion de la commission de concertation pour l’enseignement privé qui s’est tenue le 27 novembre".
Ce lundi, le président (LR) de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a salué la décision de la préfecture, estimant qu'elle envoyait "un signal clair" contre tout "compromis avec les valeurs républicaines".