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Fermeture de l'usine Buitoni à Caudry: le maire "en veut beaucoup" à Nestlé pour sa gestion de la crise

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Nestlé a annoncé ce jeudi la fermeture définitive de l'usine. Le maire de Caudry dénonce la gestion de la crise par le groupe.

L'amertume est encore présente, un an après le début de l'affaire. Invité de BFM Lille ce vendredi matin, le maire de Caudry (Nord) a fait part de sa rancœur à l'encontre du groupe Nestlé, propriétaire de l'usine Buitoni installée dans la commune.

En mars 2022, l'usine a été mise en cause dans le scandale des pizzas surgelées, qui pourraient avoir provoqué la mort de deux enfants, et l'intoxication de dizaines d'autres, par la bactérie Escherichia coli.

Les choix de Nestlé critiqués

Ce jeudi, l'entreprise a annoncé la fermeture définitive de l'usine aux 140 salariés, dont l'activité est déjà suspendue depuis début mars. Une décision attendue par Frédéric Bricout, l'édile de la commune, qui pointe du doigt la gestion de la crise par Nestlé, ces derniers mois.

"Dès le début, dès que les images ont été dévoilées, Nestlé aurait dû mettre le paquet pour dire aux médias 'attendez, ce que vous montrez ce sont des images sorties de leur contexte'. Rien n'a été fait pour couper cette crise", regrette le maire.

Ce dernier estime que "par ses choix, le groupe Nestlé a tué définitivement le marché de la pizza surgelée" sur le site de Caudry.

Les salariés "ont une image sale qui leur colle à la peau"

Frédéric Bricout est également revenu sur les inquiétudes des salariés. Si "aucun licenciement ne sera notifié avant le 31 décembre 2023", ces derniers craignent d'avoir du mal à retrouver un emploi.

"Ils ont une image de gens sales qui leur colle à la peau alors que sur le site, la production était encadrée", regrette le maire sur BFM Lille.

Le groupe Nestlé avance "une contamination de la farine" comme explication "la plus probable" de la présence de la bactérie sur ses pizzas. Mais d'autres causes possibles sont évoquées. Selon la préfecture, des inspections des autorités sanitaires avaient mis en évidence "la présence de rongeurs" et le "manque d'entretien et de nettoyage des zones de fabrication" dans l'usine.

"On a dit que les salariés de Buitoni allaient aux toilettes, ne se lavaient pas les mains et mettaient de la garniture sur les pizzas sans gants. C’est complètement horrible. On les a traités d’assassins d’enfants. Et aujourd’hui, à cause du groupe Nestlé, les salariés vont se retrouver avec la double peine", expliquait ce jeudi Frédéric Bricout au micro d'RMC.

Dans la commune, "plus d'une centaine" de familles sont concernées par la fermeture de l'usine. Le maire et les salariés espèrent la venue d'un repreneur.

Alicia Foricher