Enseignante menacée à Valenciennes: le syndicat SNES-FSU "apporte un soutien total" à la professeure

Une enseignante a été menacée à Valenciennes. - BFM Grand Lille
"La section académique du SNES-FSU apporte un soutien total à notre collègue, professeure de philosophie à Valenciennes." Ce sont par ces mots que les représentants de l'organisation syndicale majoritaire du second degré en milieu scolaire ont apporté leur soutien à l'une de leur collègue, récemment menacée dans le Nord.
Cette dernière, qui menait "un projet pédagogique interdisciplinaire, intitulé 'exil et frontières'" avec sa classe préparatoire Hypokhâgne du lycée Watteau de Valenciennes devait emmener le 2 décembre ses étudiants aux abords d'un camp de migrants de Calais.
"Notre collègue a été livrée à la vindicte sur les réseaux sociaux", estime le syndicat SNES-FSU dans un communiqué.
Le petit groupe devait notamment se rendre auprès de l'association de soutien aux exilés, "l'Auberge des migrants". "Elle a ainsi dû subir les mensonges habituels et les outrances xénophobes de la 'fachosphère' et des réseaux 'identitaires', bien conformes à la vision réactionnaire et antirépublicaine de l’École portée par l’extrême droite, pour laquelle la liberté pédagogique au service de l’émancipation de la jeunesse est un principe insupportable", poursuit le syndicat.
Des menaces personnelles
Les représentants de l'organisation syndicale dénoncent également les "menaces personnelles" subies par l'enseignante ainsi que "la publication d’informations permettant de l’identifier", ayant causé l'annulation de la sortie pédagogique.
"Le SNES-FSU souligne le caractère irresponsable de ces agissements, dont on sait désormais qu’ils peuvent conduire à encourager les comportements les plus dangereux", alerte le syndicat.
Cette sortie, dont les détails ont été communiqués lundi sur les réseaux sociaux par le "réseau parents vigilants", proche du parti "Reconquête!", avait déclenché une levée de boucliers de militants d'extrême droite.
La rectrice de l'académie de Lille condamne "fermement" les menaces portées à l'égard de la professeure de philosophie. Une plainte a d'ailleurs été déposée ce mercredi. Le syndicat entend pour sa part continuer "de faire front contre l’extrême-droite, vectrice de haine et de peur".