Enseignante giflée à Tourcoing: la lycéenne condamnée à quatre mois de prison avec sursis

La jeune femme de 18 ans qui avait giflée une enseignante du lycée Sévigné à Tourcoing début octobre a été condamnée ce mercredi 11 décembre à une peine de quatre mois de prison avec sursis.

La jeune femme, poursuivie pour avoir giflé en octobre dernier une enseignante qui lui demandait de retirer son voile au lycée Sévigné de Tourcoing, a été condamnée ce mercredi 11 décembre à quatre mois de prison avec sursis.

Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet, qui réclamait 140 heures de travaux d'intérêts généraux, quatre mois d'emprisonnement en cas de non-exécution, et une interdiction d'exercer dans la fonction publique pendant cinq ans. Elle a également été condamnée à un stage de citoyenneté.

Pour l'avocat de l'enseignante Me Eric Cattelin-Denu, sa condamnation à une peine de sursis "est une bonne décision".

"C'est un message à l'égard du monde enseignant" et "c'est un message aussi à l'égard de tous ceux qui veulent porter atteinte (...) à la laïcité", a-t-il estimé.

L'avocat désigné par le rectorat, qui était candidat au nom du RN à la municipale de Lille en 2020, a évoqué à l'audience l'assassinat des enseignants Samuel Paty et Dominique Bernard, tués par des jihadistes.

La lycéenne a comparu libre devant une salle comble. Placée sous contrôle judiciaire avec interdiction de reparaître près du lycée, la jeune femme de 18 ans n'avait pas contesté avoir frappé l'enseignante, lors d'une première audience de comparution immédiate le 9 octobre.

Panique et énervement

Elle a reconnu avoir porté des coups, mais pas une gifle.

"Je n'ai pas frappé au visage, j'ai juste rendu les coups au niveau du pied. Je n'aurais pas du réagir comme ça, au niveau de l'énervement j'ai paniqué", a déclaré d'une voix calme la jeune femme à la barre.

Une courte séquence de la vidéosurveillance du lycée a été diffusée dans la salle du tribunal, montrant dans la cour du lycée une altercation entre l'enseignante et la lycéenne entourées d'autres élèves.

La professeure, présente a l'audience a exprimé sa colère. "Elle s'excuse pour sauver ses fesses mais pas pour le mal qu'elle m'a fait".

Sans antécédent judiciaire, elle est soupçonnée d'avoir giflé le 7 octobre vers 16h30 une enseignante lui ayant demandé de retirer le voile qu'elle venait de revêtir avant de quitter le lycée Sévigné de Tourcoing.

L'affaire avait perturbé l'établissement où les cours ont été suspendus pendant plusieurs jours.

Alexia Avril avec Florent Bascoul et AFP