Agent du fisc tué dans le Pas-de-Calais: le procureur évoque "un acte prémédité"

Vingt-quatre heures après le meurtre d'un chef de brigade de vérification de la Direction départementale des finances publiques, "dans le cadre d'un contrôle fiscal" à Bullecourt, le procureur de la République d'Arras affirme que l'enquête semble se diriger "vers un acte prémédité".
Selon le procureur, le principal suspect, qui s'est donné la mort, a prémédité l'acte puisque "le mis en cause savait qu'il allait recevoir ces inspecteurs". "Des colliers de serrage", avec lesquels l'inspectrice et l'inspecteur ont été attachés, ont également été retrouvés sur place.
L'ex-femme du suspect prévient les gendarmes
Le procureur Sylvain Barbier Sainte-Marie a refait la chronologie du drame. Il indique que le mis en cause avait "un dernier examen de la situation fiscale de son entreprise de brocante" ce lundi après-midi. Une démarche engagée depuis mai 2022.
Le chef de brigade de vérification de la Direction départementale des finances publiques ainsi que sa collègue, également inspectrice des finances, sont arrivés au rendez-vous à 14 heures.
Dans le cadre de ce contrôle, le principal suspect a ensuite appelé son ex-compagne vers 16 heures. Cette dernière est arrivée sur les lieux vers 18 heures. Et à 18h08, elle a alerté les services de la gendarmerie après avoir aperçu par la fenêtre l'inspectrice ligotée.
L'inspecteur tué de plusieurs coups de couteau
À l'arrivée des gendarmes, l'inspectrice est toujours attachée et choquée. Les gendarmes retrouvent son collègue au sol avec une plaie importante à l'abdomen. "Lors de la fouille des dépendances, les gendarmes découvrent le corps du mis en cause, avec un pistolet à ses côtés", poursuit le procureur.
Selon les premières constations effectuées ce lundi soir par un légiste, l'inspecteur principal, âgé de 43 ans, est mort après avoir reçu "plusieurs coups de couteau porté dans le dos et au thorax". Il présentait également des traces d'auto-défense.
L'inspectrice de 39 ans n'est "pas blessée physiquement mais est fortement choquée psychologiquement".
Concernant le mis en cause, "il semble qu'il s'est donné la mort" en tirant dans la poitrine.
Le mis en cause déjà connu
Ce dernier n'avait pas de casier judiciaire mais était connu "pour des faits de violence sur mineurs" qui "se sont manifestés par deux bousculades" ayant donné lieu à un stage sur la prévention des violences, réalisé en 2019.
Une enquête a été ouverte des chefs d'assassinat et séquestration. Les autopsies seront pratiquées cette semaine.