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Les dépenses contraintes des Français ont augmenté de 36 euros par mois en un an et ce n'est pas fini

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D'après la quatrième vague de l'Indice des dépenses contraintes établis par Lesfurets.com et CSA Research, ces charges fixes représentent désormais en moyenne près de 1.100 euros, soit plus d'un tiers du budget mensuel des Français.

C'est une conséquence logique de l'inflation galopante depuis plusieurs mois. Les charges fixes des Français ont progressé de 3,6% par rapport à l'année dernière pour passer de 1.059 à 1.095 euros par mois. C'est ce qui ressort de la quatrième vague de l'Indice des dépenses contraintes issue d'une enquête de l'institut CSA Research pour le comparateur Lesfurets.com.

D'après l'indice, le logement représente toujours le premier poste de dépenses contraintes, largement porté par le loyer ou le crédit immobilier qui pèse en moyenne 675 euros par mois contre 634 euros l'année dernière. Viennent ensuite les factures d'électricité et de gaz qui sont chiffrées à hauteur de 97 euros dans un contexte de crise énergétique.

Plus de 1000€ de dépenses contraintes par mois
Les principaux postes de dépenses contraintes en octobre 2022

Logement (loyer, crédit): 675€ (+41€ sur un an)
Factures d'énergie: 97€ (+7€)
Transport (crédit, assurance, carburant): 245€ (+13€)
Assurance santé: 101€ (+2€)

L'autre poste majeur concerne les transports dont les dépenses consacrées sont passés de 232 euros à 245 euros par mois en raison en raison de la flambée des prix à la pompe mais aussi de l'augmentation des côtisations d'assurance automobile.

A noter par ailleurs, la valeur croissante accordée aux abonnements relatifs aux loisirs qui dépassent désormais les 40 euros et atteignent même 63 euros chez les jeunes adultes.

"Plus d’un tiers (34 %) des Français nous dit qu’il leur serait difficile de se passer de leur plate-forme de streaming vidéo, indique Cédric Ménager, le directeur général des Furets, dans Le Parisien. Comme pour l’abonnement Internet qui n’était pas une dépense contrainte mais ça l’est devenu. Peut-être est-on en train de prendre le même chemin."

De 17 à 80% des revenus nets moyens entre les plus riches et les plus pauvres

Cependant, tous ces chiffres cachent en réalité des disparités, notamment en fonction des revenus des personnes concernées qui permettent d'amortir plus ou moins ces dépenses contraintes. Selon le baromètre, ces charges s'élèvent à 1.017 euros par mois en moyenne pour les catégories les plus pauvres mais constituent 80% de leurs revenus nets moyens quand ce pourcentage chute à 17% pour les plus aisés quand bien même ils dépensent plus de 1.200 euros chaque mois.

"Les 18-24 ans subissent une très forte augmentation de leurs charges fixes, 256 euros de plus en un an, ce qui représente maintenant 51 % de leurs revenus nets moyens", ajoute Cédric Ménager dans les colonnes du Parisien.

Les disparités sont également géographiques puisque Paris reste la région où les dépenses contraintes sont les plus élevées, légèrement en-dessous des 1.200 euros par mois, l'offre de transports en commun n'atténuant que partiellement les quelque 800 euros alloués chaque mois au logement par les Franciliens. Mais c'est aussi une des zones géographiques où ces charges fixes captent la plus faible part du budget moyen (32% en moyenne).

C'est moins le cas pour les Pays de la Loire et la Bourgogne-Franche-Comté qui complètent le podium avec respectivement 1.165 et 1.183 euros de dépenses contraintes mensuelles dont 260 euros uniquement dédiés aux transports. Cependant, c'est bel et bien dans les régions où ces charges sont les moins élevées qu'elles pèsent le plus lourd à savoir l'Occitanie et les Hauts-de-France (40% des revenus nets pour moins de 1.060 euros de dépenses).

Une nouvelle hausse à prévoir en 2023

Plusieurs facteurs permettent déjà d'anticiper une nouvelle hausse de ces dépenses contraintes l'année prochaine: les taux de crédit immobilier qui ne sont pas prêt de freiner leur augmentation, les tarifs du gaz et de l'électricité qui vont croître de 15% ou encore la fin des ristournes qui va faire durablement passer les prix des carburants bien au-dessus de 2 euros le litre dans les stations-service.

Les Français ont toutefois quelques leviers pour réduire au mieux le poids de ces charges fixes même s'il est difficile d'agir sur les postes les plus onéreux comme le loyer ou encore les factures d'eau et d'électricité si ce n'est via une réduction de sa consommation. Par ailleurs, les frais bancaires peuvent être considérablement réduits en optant pour une banque en ligne.

"Avec les augmentations qui s’annoncent, il faut comparer, conseille Cédric Ménager. En changeant d’assurance auto, habitation et santé, il est possible d’économiser jusqu’à 750 euros par an."
Timothée Talbi