Versailles, Louvre, aéroports... les touristes ne semblent pas fuir la France (pour le moment)

Le musée du Louvre évacué ce samedi, le château de Versailles qui vient se subir sa quatrième alerte à la bombe depuis le début de la semaine, huit aéroports vidés de leurs passagers ce jeudi après les 11 de mercredi, quelque 130 vols annulés et d'innombrables retards...
Les menaces et les fausses alertes à la bombe créent un climat de tension dans le pays qui pourrait affecter le tourisme et ce à quelques heures du début des vacances de la Toussaint.
"J'ai des retours d'hôteliers qui me parlent d'annulations, de taxis qui constatent une légère baisse d'activité, reconnaît Franck Delvau, restaurateur et président de l’UMIH Île-de-France. Ça touche plus le public français pour le moment on dirait, c'est un climat dans lequel on recommence à contrôler les sacs, on va moins au concert et au bar..."
Alors que le pays a été placé vendredi dernier en situation d'"urgence attentat", 84% des Français se disent inquiets de la situation et 43% assurent avoir l'intention de changer leurs comportements concernant leurs sorties, selon un sondage Elabe pour BFMTV.
Le terrorisme après les punaises de lits
Mais c'est surtout la menace de voir se tarir le tourisme étranger qui inquiète les professionnels du secteur. Le Louvre (8 millions de visiteurs en 2022) et le château de Versailles (7 millions) sont deux lieux ciblés par les fausses alertes qui accueillent chacun 70% de visiteurs qui ne sont pas français. Et après l'épisode des punaises de lits très relayé à l'étranger, la menace terroriste vient à nouveau noircir le tableau de la destination France.
Même si pour l'heure, concernant ce public, on ne mesure pas de vague d'annulations.
"Nous n'avons pas de remontées chiffrées d'annulations concernant les hôteliers ou des lieux comme Disneyland, indique-t-on du côté du ministère du Commerce et du Tourisme. Ça ne veut pas dire qu'il n'y en a pas mais gare aux prophéties autoréalisatrices. Si des personnes entendent parler d'annulations, elles auront tendance à annuler."
C'est plutôt aujourd'hui du côté des touristes européens qu'il y a le plus d'incertitudes. Espagnols, Belges, Allemands ont pris l'habitude de passer la frontière pour passer quelques jours en France pour la Toussaint. Ce serait plus la crainte de nuisances dans le pays qui les ferait hésiter cette année.
"Si des médias veulent se payer la France..."
"Ils se retrouvent dans des aéroports évacués, passent 3 heures dans des bus bondés..., explique Franck Delvau. Nous nous attendons surtout à des reports en ce qui les concerne, ils se disent "on reviendra quand tout ça sera fini"".
Pour les touristes nords-américains ou asiatiques qui ont planifié leur voyage des mois à l'avance, le risque à court terme semble moins important.
"Mais attention, prévient le président de l'Umih Ile-de-France, ils continueront à venir s'ils sont en confiance. Ça dépendra aussi des médias. Si c'est relayé sur des chaînes à l'étranger qui veulent se payer la France comme souvent ça peut évoluer."
Ces craintes surviennent toutefois dans un contexte très favorable pour le tourisme dans le pays. En Ile-de-France, la fréquentation de 2023 était bien partie pour battre le record de 44 millions de visiteurs de l'année dernière. Concernant la Toussaint, la période s'annonçait elle aussi très propice avec des réservations en hausse de 5% selon l'Umih de l'Ile-de-France et de 3% pour l'ensemble du pays pour Atout France.
