Vaccin français: "ce qui nous manque aujourd'hui, c'est la continuité du financement"

Sur BFM Business, Franck Mouthon, président de France Biotech, déplore le manque de "continuité du financement" de la recherche qui freine les laboratoires français et européens.

L'Institut Pasteur abandonne son projet de vaccin contre le Covid, Sanofi est en retard et Valneva, biotech franco-autrichienne, fournira des doses en priorité au Royaume-Uni. Le vaccin contre le Covid signe-t-il l'échec de la recherche française?

Sur BFM Business, Franck Mouthon, président de France Biotech et PDG de Theranexus assure le contraire.

"Compte-tenu de la situation sanitaire avec l'apparition de variants, il est impératif d'avoir une diversité dans l'arsenal pour pouvoir couvrir ces besoins médicaux qui vont apparaître", explique Franck Mouthon, invité de Good Morning Business ce jeudi.

Certains vaccins pourraient aussi être réservés à une ou plusieurs classes d'âge, comme celui d'AstraZeneca dont l'efficacité est remise en cause sur les plus de 65 ans, ou celui de Sanofi, qui déplore "une réponse immunitaire insuffisante" sur les seniors.

"Les entrepreneurs français se sont mobilisés pendant le Covid, y compris pour le vaccin", affirme-t-il, même s'il reconnaît que les résultats n'ont pas été obtenus "à la même vitesse".

Un manque de "continuité" du financement

En cause selon lui, le manque de soutien financier. "L'argent joue un rôle considérable. Moderna a été soutenu par le Barda [Biomedical Advanced Research and Development Authority] américain de façon massive et bien en amont de la crise sanitaire", détaille Franck Mouthon.

Certes, "la BPI a quand même engagé 200 millions quand la crise est apparue pour soutenir un certain nombre d'innovations" mais "ce qui nous manque, c'est la continuité du financement", déplore le président de France Biotech. Selon lui, l'Europe a pêché dans l'achat de lots en anticipation des autorisations de mise sur le marché, à la différence des Américains.

Concernant le retard de Sanofi, qui déplore une "réponse immunitaire insuffisante" de son vaccin sur les seniors, Franck Mouthon refuse de parler d'échec:

"Personne ne pouvait prévoir en avril que telle ou telle solution serait plus efficace. Il fallait tester les différentes hypothèses et tous les traitements seront nécessaires".

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech