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Une Américaine reçoit 1,2 million de dollars par erreur sur son compte (et ça se termine mal)

La jeune femme est aujourd'hui en prison

La jeune femme est aujourd'hui en prison - -

La jeune femme a rapidement dépensé une partie de la somme en s'achetant une maison et une voiture. Elle est désormais poursuivie en justice. 

Mettons fin au mythe d'emblée: l'argent arrivé par erreur sur son compte en banque doit systématiquement être remboursé. C'est le cas en France, c'est aussi le cas aux Etats-Unis où une jeune femme originaire de Louisiane est passé du rêve à la dure réalité. 

L'histoire est pourtant banale. Kelyn Spadoni, 33 ans, chargée de répartir les appels d'urgence au bureau du sheriff de Jefferson, souhaite clôturer un compte ouvert au sein de la maison de courtage Charles Schwab. Il y reste 82 dollars que l'entreprise doit lui transférer sur un autre compte de Charles Schwab. Mais le virement promis prend une autre tournure : 1.205.619,56 dollars sont arrivés sur le compte de Kelyn Spadoni. 

"Elle n'a aucun droit légal sur cet argent"

Selon Charles Schwab, une erreur de logiciel a entrainé cette impressionnante bévue et dès le lendemain, le groupe entreprend de récupérer son argent. Sauf qu'il manque près d'un quart de la somme. Pendant un mois, les appels, emails, SMS se multiplient pour solliciter Kelyn Spadoni, en vain.  

Une partie de la somme manquante avait été transférée sur un autre compte pour être utilisée dans l'achat d'une maison et d'une Hyundai Genesis selon le bureau du shérif de Jefferson. Le 7 avril, Kelyn Spadoni a été arrêtée pour vol et fraude, et licenciée de son poste par la même occasion. Jusqu'à présent, environ 75% de l'argent a été récupéré. "Elle n'a aucun droit légal sur cet argent, même s'il y a été viré par erreur. C'était une erreur comptable" a rappelé le capitaine Jason Rivarde, porte-parole du bureau du shérif.  

Le précédent Citibank

Aux Etats-Unis, les erreurs de virement provoquent régulièrement des affaires judiciaires, certains dépensant rapidement l'argent. 

En août dernier, la banque américaine Citibank a versé "par erreur" 900 millions de dollars à plusieurs créditeurs du fabricant de cosmétiques Revlon. Certains de ces créditeurs (des fonds d'investissements) ont refusé de restituer l'argent estimant avoir reçu cet argent comme un remboursement de leur prêt à Revlon. Le transfert était initialement destiné à payer les intérêts dus par Revlon à des créditeurs, une transaction gérée par Citibank.

La justice a finalement donné tort à la banque, arguant que les créditeurs "étaient persuadés, en toute bonne foi, que les (...) versements reçus étaient des remboursements anticipés des prêts accordés à Revlon". 500 millions de dollars perdus, tout de même… 

Thomas Leroy Journaliste BFM Business