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Thierry Marx: "On a raté le déconfinement"

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Sur BFM Business, Thierry Marx, chef étoilé, appelle le Chef de l'Etat à indiquer un cap dans ses annonces de mardi soir.

Thierry Marx n'est pas en colère, ni contre l'épidémie, ni contre les décisions prises par le gouvernement. Ce chef étoilé cultive un esprit positif et n'attend qu'une chose des annonces du chef de l'Etat: "un cap".

"Il nous en faut un. Quand est-ce qu'on rouvre? Parce qu'à part cumuler la dette, c'est tout ce que nous faisons dans notre métier. Pour certains 100% de leur business est à l'arrêt. Pour moi, 70% de mon travail est à l'arrêt", signale le chef étoilé.

Les 30% de son activité qui fonctionne encore, il le doit à la diversification de son activité avec, entre autres, l'ouverture de boulangeries. "Mais ce n'est pas suffisant pour maintenir un chiffre d'affaires et des équipes", regrette Thierry Marx.

En effet, son vaisseau amiral, le Mandarin Oriental, reste fermé comme tous les autres restaurants. Thierry Marx partiente et guette la reprise.

"On détecte des signaux faible de reprise dans d'autres pays. On fait des prévisions en essayant de comprendre ce qu'il s'est passé", indique le chef d'entreprise. "On se dit février/mars 2021 pour une réouverture et un retour à la normale avec la reprise des transferts aériens mars 2022".

"Il va falloir se réinventer"

Thierry Marx ne vit pas cette situation comme une "injustice", mais pour lui, le déconfinement a été un échec.

"Je voyais l'activité arrêtée à Paris et les plages se remplir sur le littoral et tant mieux pour les confrères, on voyait sur la Seine des activité très actives et on s'est dit 'on va louper ce déconfinement".

Désormais, Thierry Marx attend la suite. "Mieux vaut regarder devant, parce que derrière, c'est morne plaine", estime le chef qui appelle désormais les restaurateurs à se réorganiser.

"Il y aura un avant et un après. Je crains déjà beaucoup pour ceux qui étaient impactés avant le phénomène de la Covid, mais on voit aujourd'hui la grande distribution se réorganiser sur des plats à emporter, on voit d'autres secteurs aller sur la cuisine à emporter. Oui, ça va être difficile, il va falloir se réinventer".

Thierry Marx attend l'aide promise par les pouvoirs publics sur du long terme. "Je dis merci pour ce qu'on a eu, je suis poli, mais ça ne doit pas être un "one shot". Il faut que ça se poursuive. Il va falloir nous aider sur plusieurs années. On nous l'a promis, il va falloir le vérifier".

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco