Suez: le fonds Antin s’était retiré des négociations

Le rapprochement entre Veolia et Suez menacerait 10.000 emplois dans le monde dont la moitié en France - Ludovic MARIN
Un contre-feu pour cacher un échec. Hier, Suez a annoncé la création d’une fondation, basée aux Pays-Bas, pour y loger ses activités de distribution de l’eau en France. Une "pilule empoisonnée" qui est destinée à empêcher Veolia de vendre cette branche au fonds Meridiam dans le cadre de son projet de rachat de Suez. Selon nos informations, cette décision a été prise au dernier moment. "Tout s’est renversé hier", explique une source proche de Suez.
Depuis dix jours, Suez négociait avec le fonds d’investissement français Antin d’une entrée à son capital en rachetant 10% à son actionnaire Engie. Selon plusieurs sources, les négociations étaient "difficiles". Suez avait, selon une source, proposé à Antin un seul siège à son conseil d’administration, trop peu pour le fonds français qui souhaitait peser davantage sur la stratégie du groupe. Mais le conseil d’administration de Suez, présidé par Philippe Varin, souhaitait garder son indépendance. Antin semblait également perplexe sur la trajectoire financière du spécialiste de l’eau, qu’il a présentée mercredi matin.
Des fonds qui ne veulent pas être minoritaires
Selon plusieurs sources, Antin a "jeté l’éponge" mardi, veille du conseil d’administration qui a entériné la création de la fondation. Contacté, Antin n’a pas souhaité commenter. "Lundi, Suez croyait encore à un plan B", ajoute cette même source. Des discussions avaient aussi été engagées avec le fonds souverain de Singapour GIC mais sans qu’elles soient constructives.
"Tous les fonds étaient partis car ils ne veulent pas être minoritaire dans des grandes entreprises, décrypte un proche du dossier. Et ils n’étaient pas à l’aise avec le projet de Suez".
Sans plan B, Suez se retrouve désormais seul face à l’offre de rachat Veolia.