La manoeuvre de Suez pour protéger son activité Eau ulcère ses petits actionnaires

Le rapprochement entre Veolia et Suez menacerait 10.000 emplois dans le monde dont la moitié en France - Ludovic MARIN
La décision de Suez, ce mercredi soir, de créer un dispositif juridique compliquant fortement toute cession de sa branche Eau française, a eu l'effet d'une bombe même au sein des actionnaires de l'entreprise.
Rappelons que Suez a créé une fondation de droit néerlandais destinée à chapeauter l'activité Eau France et à rendre impossible pendant quatre ans toute cession sans accord des actionnaires.
Ce jeudi, le fonds Ciam qui représente "entre 0,1% et 1%" de l'actionnariat de Suez, (selon ses termes) s'est étranglé, estimant que la manoeuvre est "une violation inadmissible des droits des actionnaires" à se prononcer sur le sort des actifs Eau.
"Pitoyable"
Le fonds estime par ailleurs que l'Autorité des marchés financiers (AMF) ne pourra accepter un tel précédent. Il ajoute être prêt à "engager un dialogue avec les autres actionnaires afin de faire convoquer une assemblée générale pour s’assurer de leur représentativité".
Sur BFM Business, Antoine Frérot, le PDG de Veolia, a qualifié jeudi de "pitoyable" ce dispositif. C'est une "dernière manoeuvre un peu pitoyable de désertion et de transfert à l'étranger de l'activité Eau France".
Les dirigeants de Suez "transfèrent dans un paradis fiscal, les Pays-Bas, un de leurs actifs les plus importants", a-t-il déclaré sur notre antenne, dénonçant "une politique financière pour s'opposer à un projet industriel".