Six Français sur 10 assurent être à 10 euros près pour leurs courses

Avec l'inflation, les consommateurs français assurent devoir de plus en plus arbitrer et privilégier les promotions pour leurs achats alimentaires.

Le retour de l'arbitrage dans les achats. Après deux années de relatif relâchement budgétaire lié aux restrictions et aux économies forcées, les consommateurs font face à une vague d'inflation jamais vue depuis près de 40 ans qui contraint leur pouvoir d'achat.

Selon le baromètre In-Store Media* la proportion des Français qui assurent devoir faire attention a bondi en flèche ces derniers mois. Près de 6 sur 10 (58%) assurent qu'ils font désormais leurs courses à 10 euros près, c'est-à-dire que s'ils ont prévu de dépenser 80 euros, ils s'interdiront absolument d'aller au-delà de 90 euros.

Cette part des Français "à 10 euros près" était tombée à 45 et 46% les deux années précédentes. Elle a donc fait un bond de 12 points en 2022. La proportion de ceux qui reconnaissent qu'ils ne comptent pas vraiment est quant à elle passée de 50% en 2020 et 2021 à 35% cette année.

Des Français de plus en plus contraints. © In-store media

"Entre l’énergie et les produits de grande consommation, la hausse des prix est ressentie par près de 9 consommateurs français sur 10, dont la moitié l’estime très importante, précise l'étude. Par conséquent, la fréquentation des commerces locaux (magasins de proximité, commerces de bouche, marchés municipaux) et bio baisse, là où 89% des consommateurs continuent de visiter les grands formats hypermarchés et supermarchés.

Comment concilier les envies avec les contraintes budgétaires? 87% des personnes interrogées assurent prendre leur décision en magasin au cas par cas pour acheter un produit qui n'était pas sur sa liste de course. Pour 62% c'est la promotion qui va les pousser à acheter un produit qui n'était pas prévu (en hausse de 3 points par rapport à 2021). La dimension plaisir recule elle. 56% assurent se laisser tenter par un produit imprévu (59% en 2021) et 33% veulent tester une nouveauté (37% l'année dernière).

Pour ne pas trop se priver sur les achats alimentaires qui restent leur priorité, les consommateurs doivent donc couper dans d'autres dépenses. Ce sont les besoins qu'ils jugent secondaires qui font les frais de leur arbitrage. Près de 60% choisissent de réduire leurs dépenses pour les sorties et produits culturels, 56% d'acheter moins de vêtements et 54% moins de produits high-tech.

Sur quelles dépenses faites-vous des économies? © in-Store Media

Ce n’est pas le cas des courses alimentaires où 76% à 83% des shoppers déclarent au moins maintenir leur budget selon les rayons (83% les féculents, 79% pour les fruits et légumes, 77% pour la crémerie et 76% pour les desserts frais).

*2000 consommateurs français en charge des achats pour leur foyer ont été interrogés en avril 2022 par Ipsos (panel représentatif de la population française, méthode des quotas).

https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco