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Sanofi ne se désengage pas de sa recherche, assure son président France

Sanofi assure que les suppressions de postes ne comprendront pas de licenciements.

Sanofi assure que les suppressions de postes ne comprendront pas de licenciements. - Eric Piermont - AFP

Le groupe pharmaceutique a confirmé son plan de suppression de "300 à 400 postes" en recherche et développement.

Sanofi tente d'éteindre l'incendie. Le groupe, contacté par BFMTV, a confirmé son plan de suppression de "300 à 400 postes" en recherche et développement mais nie tout lien avec la recherche sur le vaccin, et avance que les chercheurs qui travaillent sur les vaccins ne sont pas du tout les mêmes que ceux qui travaillent dans le pôle pharmaceutique.

Sanofi avait déjà dévoilé cet été son plan de départs, qui prévoit la suppression de plus de 1500 postes en Europe. Cette réorganisation est liée à une "nouvelle stratégie" et non pas à la pandémie, avance la direction, qui assure que cela avait déjà fait l'objet de discussions avec les partenaires sociaux.

A l'AFP, Olivier Bogillot, son président France donne plus de détails. "Il va y avoir environ 1.000 départs en France, sur un calendrier de trois ans, dans différentes parties de l'organisation, dont la R&D. Tout cela correspond à la mise en oeuvre opérationnelle de la stratégie développée par Paul Hudson (le directeur général du groupe, NDLR) en décembre 2019. On a fait les annonces en juin 2020, et il a fallu le temps de mettre en place toutes les orientations stratégiques. On ne peut pas commenter précisément les chiffres ni dire où se situent les départs car on doit donner ces informations en priorité aux instances représentant le personnel. Mais nous avons toujours indiqué que c'est un plan de départs volontaires, il n'y a pas de suppressions de postes fermes (...) On va rentrer dans les négociations à la fin du mois. Les premiers départs devraient arriver plutôt en deuxième partie de 2021".

Le responsable réfutte tout désengagement dans la recherche. "Tout ce que j'entends actuellement sur le fait que Sanofi désinvestit dans sa R&D en France est faux, c'est tout l'inverse. On va avoir quelques mois de retard, mais cela va rester un vaccin qui va arriver en moins de deux ans, ce qui est un record pour des développements de vaccin de ce type-là à protéine recombinante.

En France, le choix a été fait d'avoir plusieurs centres mondiaux, dont sur la cancérologie et l'immunologie, et sur le vaccin... On a choisi de leur donner une taille critique pour en faire des leaders au niveau international.

Sanofi investit en France deux milliards par an dans la R&D, et effectivement on est en train de les flécher là où cela a le plus de valeur scientifique pour nous: donc plutôt en cancérologie, plutôt dans les vaccins, dans des aires thérapeutiques importantes pour notre développement. On ne peut pas considérer que la science évolue et ne pas faire évoluer nous-mêmes nos propres plateformes scientifiques. Il y aura continuellement des ajustements d'effectifs chez Sanofi, à la hausse et à la baisse, car on est dans un secteur où on suit la science".

Enfin, concernant la possibilité de produire des vaccins de labos différents, le dirigeant explique que "quand on a eu l'annonce qu'on allait avoir un peu de retard, on a regardé ce qu'on pouvait faire pour aider, et on explore technologiquement la possibilité d'utiliser notre outil de production pour des tiers. C'est complexe, mais cela rentre totalement dans notre état d'esprit depuis le début de cette crise. Quand vous avez une expertise comme la nôtre et une crise mondiale comme celle-ci, il est logique d'explorer toutes les possibilités. Si techniquement, nous avons des capacités utiles pour d'autres (...), si nous avons des créneaux où nous pouvons utiliser nos lignes de production pour aider, on le fera, mais c'est encore prématuré de dire quelles sont les entreprises avec lesquelles on discute, et la faisabilité".

OC avec AFP