Report de l’âge de départ à la retraite: 75% des Français sceptiques sur son impact sur l'emploi des seniors

PHOTO D'ILLUSTRATION - Joël SAGET © 2019 AFP
Une réforme des retraites? Oui, mais pas n'importe laquelle. Élisabeth Borne a confirmé ce vendredi dans Le Parisien qu'une réforme des retraites serait présentée à la mi-décembre, après concertation avec les partenaires sociaux. Le texte du gouvernement pourrait proposer l'allongement du temps de travail, avec un âge légal de départ à la retraite potentiellement reporté à 64 ou 65 ans, en fonction des discussions au Parlement.
Mais 75% des Français considèrent qu'une telle mesure ne permettrait pas d’améliorer le taux d’emploi des seniors, indique une nouvelle enquête Elabe pour Les Échos, Radio Classique et l'Institut Montaigne.
"Avec cette réforme, nous voulons redonner toute leur place aux seniors dans l’entreprise. Quand on décale l’âge de départ à la retraite, cela accroît mécaniquement le taux d’emploi des seniors", plaide Élisabeth Borne ce jeudi dans les colonnes du Parisien.
La baisse de l'âge de départ plébiscitée par les ouvriers
Mais la mesure laisse sceptique une large majorité de Français au sein de toutes les catégories de population, en particulier les 50-64 ans (82%). Même les électeurs d'Emmanuel Macron (60%) ne sont pas convaincus de l'impact positif du report de l'âge de départ sur le taux d'emploi des seniors.
Selon les données du ministère du Travail, le taux d’emploi des seniors de 55-64 ans était de 56% au 4e trimestre en 2021.
Et pour corriger la tendance, les Français sont plutôt favorables à des mesures en décalage à celles du gouvernement. Invités à choisir trois mesures sur la dizaine qui leur était proposée, 41% des sondés considèrent qu'il faudrait baisser l'âge légal de départ à la retraite.
Une mesure notamment préconisée par les ouvriers (57%) mais aussi par les 35-49 ans (53%). Autre proposition citée par 42% des Français: inciter financièrement les entreprises à embaucher des seniors en réduisant les cotisations sociales ou avec des aides financières à l’embauche.
Les sondés sont également favorables (41%) à des sanctions financières contre les entreprises qui licencient des seniors. Une piste qui n'est pas encore évoquée par Elisabeth Borne, qui souhaite "créer un index comme celui mis en place pour l’égalité professionnelle et qui les obligera à la transparence avec des indicateurs comme la formation, le recrutement."