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Les off de Legendre

Budget: Matignon opte pour la stratégie "Frankenstein"

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LES OFF DE LEGENDRE. Les discussions sur la première partie du projet de loi de finances iront jusqu'au vote final mardi prochain, quitte à créer un monstre fiscal.

En dépit du déchaînement fiscal qui a lieu en ce moment à l’Assemblée nationale, le Premier ministre, Michel Barnier, semble bien décidé à pousser les discussions sur la partie recettes du projet de loi de finances jusqu’au bout du calendrier.

Fin des débats samedi soir ou dimanche s’il le faut, et vote solennel mardi.

Le pari de l’exécutif? Comme en commission des Finances, le texte ne sera pas voté à la fin des fins. C’est la stratégie “Frankenstein”.

Le texte issu de l’examen sera tellement monstrueux que personne n’acceptera de l’endosser. Ni la majorité, ni le RN qui se place de plus en plus dans une politique pro-business.

L’exécutif table donc sur un rejet, mardi, ce qui permettrait d’envoyer le texte d’origine au Sénat, où le travail devrait être plus sérieux.

Les off de Legendre : Budget 2025, une France moins pro-business ? - 25/10
Les off de Legendre : Budget 2025, une France moins pro-business ? - 25/10
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• L’indexation du barème de l’impôt coûte 3,7 milliards à Bercy

On comprend mieux pourquoi Bercy a réfléchi à geler le barème de l’impôt sur le revenu il y a quelques semaines.

Certes, il aurait fallu assumer la grogne des centaines de milliers de foyers qui seraient entrés dans l’impôt - je rappelle que seuls 44% des foyers fiscaux payent l’impôt sur le revenu – mais cela aurait rapporté gros !

Alors qu’historiquement, l’indexation des tranches ne coûte que quelques centaines de millions d'euros de manque à gagner, la flambée des prix ces dernières années a "coûté" 6,2 milliards en 2023 et encore 6,1 milliards en 2024. Et pour 2025, la désindexation aurait pu rapporter 3,7 milliards.

Un magot qui, en ces périodes de disette budgétaire, a fait tourner de l’œil à plus d’un haut fonctionnaire de la direction du Budget. Mais qui heureusement restera dans la poche du contribuable.

Raphaël Legendre