ÉDITO. Énergie: attention, choc fiscal en vue!

Le budget arrive cette semaine à l’Assemblée nationale. Et la question de l’énergie s’annonce explosive

Bercy n’a pas eu la fiscalité lourde que sur la taxe l’électricité, mais sur le gaz aussi. Et ça on ne l’avait pas vu venir!

C’est Agnès Pannier-Runacher qui a allumé la mèche vendredi. La ministre en charge de l’Énergie a indiqué qu'un amendement de 500 millions était prévu pour "donner des signaux de prix cohérents entre solutions carbonées et solutions décarbonées". Il faut dire que l’on taxe deux fois plus l’électricité que le gaz en France.

Mais comme la tension était déjà montée d’un cran avec la hausse de la taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité (TICFE), l'exécutif a rétropédalé tout le week-end ; d’abord par la voix du ministre du Budget samedi, puis de la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, dimanche sur BFM TV.

La hausse pourrait tout de même revenir par amendement à l’Assemblée nationale, donc attention. D’autant que la taxe sur le gaz a déjà doublé en début d’année et que le prix du gaz a augmenté de 11,7% en moyenne en juillet dernier. Et ce n’est pas fini!

Le projet de loi de finances prévoit en effet une "mise en conformité de la TVA sur les chaudières à gaz". Cela ne paraît pas grand-chose comme cela, mais la TVA à 5,5% va passer à 20% sur les 400.000 chaudières installées chaque année. Et hop: c’est 200 millions en plus dans les poches de l’État.

Vous avez aussi la TVA sur les abonnements au gaz et à l’électricité qui va passer de 5,5% à 20%. Mais pas de panique, "cette mise en conformité est neutre pour le consommateur, dans la mesure où ses incidences sont neutralisées dans le tarif de l’accise", indique le PLF. Mauvaise blague.

L’Edito de Raphaël Legendre : Budget, imbroglio autour du gaz - 14/10

3:28

Alerte politique sur l'énergie

Alors ce matin je veux tirer la sonnette d’alarme sur les Diafoirus de la fiscalité. Attention sur l’énergie! Ce n’est pas parce que l’assiette est appelée à augmenter qu’il faut immédiatement y voir un gâteau fiscal à dévorer.

Le prix de l’énergie, c’est une question primordiale pour la compétitivité des entreprises, mais aussi pour le portefeuille des ménages. C’est une question hautement politique. Il ne faudrait y toucher qu'avec une main tremblante.

D'autant plus que la fiscalité française n’est pas la seule à chauffer. En 2027, année électorale en France, une nouvelle réglementation européenne, l’ETS2, sera mise en place. Une sorte de taxe carbone européenne sur l’énergie. Exactement la même qui a mis le feu aux poudres des gilets jaunes, après que les taxes sur l’essence et notamment le gasoil ont sensiblement augmenté.

Le même scénario est en train de se répéter. Et Marine Le Pen, qui a fait du coup de l’énergie son cheval de bataille, s’en frotte déjà les mains.

Raphaël Legendre