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SCARA : « Nous bâtissons une agriculture plus responsable et plus solidaire »

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Spécialiste des enjeux d’innovation et de développement durable, la SCARA travaille aujourd’hui aux côtés de nombreux agriculteurs présents sur son territoire, en faisant face, avec eux, aux nouveaux défis du monde agricole. Interview avec Céline Gillet, Directrice Générale, et Philippe Michonneau, Responsable Pôle Agronomie, Innovation, Services à la SCARA.

Quelle est la date de création de la Société Coopérative Agricole de la Région d'Arcis-sur-Aube (SCARA) ?

Céline Gillet : La SCARA a été créée il y a plus de 100 ans, en 1922, autour de la solidarité de ses adhérents qui pensaient qu’ensemble ils ne pouvaient être que meilleurs et plus forts.

Quelles sont aujourd’hui vos grandes missions ?

CG : Sur un territoire de 60 000 hectares autour d’Arcis-sur-Aube (10), nous approvisionnons les agriculteurs et collectons, travaillons, stockons et commercialisons leurs céréales et oléoprotéagineux. Nous contribuons ainsi au revenu agricole, à une agriculture en transition agroenvironnementale et sociétale, et à la résilience alimentaire. Nous accompagnons les agriculteurs dans leurs pratiques au-delà des rendements, avec la qualité, les services, la traçabilité et désormais la valorisation de crédits carbone.

Quels sont les nouveaux défis et enjeux dans votre domaine d’activité ? Que mettez-vous en place pour y répondre ?

CG : Nous vivons une époque de changements rapides et les fractures de notre monde agricole sont profondes. Aux différentes questions « que se passera-t-il quand … ? », « Comment fait-on pour … ? », nous choisissons de réaffirmer les enjeux de la bioéconomie, tout comme la résilience et l'innovation, plus cruciales que jamais pour garantir un avenir prospère et durable.

La typologie des adhérents évolue et c'est normal, les attentes de nos agriculteurs ont changé et ce ne sont plus les mêmes qu'il y a dix ans. Il y a les différents défis à relever : la production avec les aléas, la qualité, la traçabilité, le réglementaire, aujourd’hui la compensation carbone. De même que les évolutions sociétales : l’accélération des modes de vie et la volonté d’avoir une vie en dehors de son métier. Si l'engagement dans la coopérative prend des formes nouvelles, celui-ci reste fort. Il se traduit par un accompagnement personnalisé, des formations continues et un soutien technique de qualité. Ensemble, nous bâtissons une agriculture plus responsable et plus solidaire.

Philippe Michonneau : Nos filières agricoles sont le cœur battant de notre activité. En développant des filières intégrées et transparentes, nous assurons la traçabilité et la qualité de nos produits, tout en soutenant l'économie locale. Notre défi est alors de collecter, stocker et vendre des céréales et de contribuer à la résilience alimentaire et à une agriculture en transition agroenvironnementale et sociétale.

Quelle place occupe l’innovation au sein de votre coopérative ?

PM : L'innovation est notre réponse à ces enjeux, depuis la conservation des sols et de sa microbiologie, l’optimisation de la physiologie des cultures, la ferme connectée avec les données, le travail sur de nouvelles variétés sans oublier le travail autour de notre méthaniseur Biogaz d’Arcis sur les Cultures Intermédiaires et la fertilisation « verte » par le digestat. Qu'il s'agisse des services agronomiques : Outils d’Aide à la Décision (OAD) interne sève xylémienne, l’étude des services écosystémiques, la compensation carbone, nous menons des projets en partenariat avec les laboratoires, les instituts techniques, les universités et nos agriculteurs, nous cultivons ainsi l’adhésion des équipes et des agriculteurs,

En lien avec les demandes de nos filières, de nouveaux indicateurs innovants sont produits pour répondre à l’évolution des cahiers des charges sur les performances environnementales des exploitations agricoles. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre de la thèse CIFRE encadrée par la Scara avec l’INRAe de Colmar sur les thématiques des variétés et rotations, la biodiversité, l’agroforesterie, la fertilisation, la protection phytosanitaire et la traçabilité.

Céline Gillet : L’innovation à la SCARA concerne également le volet industriel avec en particulier l’expertise dans le froid pour une politique 100% sans insecticide de stockage depuis plus de vingt ans. Nous mettons tout en œuvre pour anticiper les évolutions du secteur et améliorer continuellement nos méthodes de production.

Pour mener à bien cette activité, quelles sont les grandes valeurs de la SCARA ?

CG : Nous poursuivons un projet coopératif moderne, en tant que coopérative, la SCARA repose sur des valeurs profondes de proximité, d'engagement et d'exemplarité. C'est grâce à ces valeurs que nous pouvons bâtir des filières agricoles solides et innovantes, au service de nos territoires et de nos membres. En cultivant des relations étroites avec nos agriculteurs, nous pouvons répondre de manière pertinente et agile à leurs défis quotidiens. En misant sur des pratiques durables, la diversification des cultures et le soutien mutuel, nous renforçons notre résilience face aux aléas climatiques et économiques. Notre objectif est de bâtir une agriculture capable de relever les défis de demain, et afin d’apporter du sens et donner envie aux jeunes générations de se tourner vers le beau métier d'agriculteur.

Quels seront les prochains objectifs pour la SCARA ?

CG : Quand nous expédions nos céréales, nous représentons les adhérents de la coopérative fiers de leur petit bout de territoire, un territoire qui génère du revenu agricole et qui conduit sa mutation des modèles et sa transition agroenvironnementale. Si ce petit territoire, une des plaines agroindustrielles les plus belles au monde, s’est construit une image nationale au fil des époques agricoles, il n’est pas trop tard pour coupler national et local. C’est dans ce décor que nous sommes ancrés, que se créent les échanges et la dynamique de création de valeur et que viennent se tisser de nouveaux partenariats. Nous sommes évalués ISO 26000 au niveau Confirmé et nous nous appuyons sur six domaines d’actions pour progresser sur nos pratiques RSE et dans le cadre d’une politique tournée résolument vers le territoire comme le montre aujourd’hui la grille de matérialité des parties prenantes.

La rédaction de BFM Business n'a pas participé à la réalisation de ce contenu en partenariat avec Scribeo. La consultation du présent article est notamment soumise aux CGU de Scribeo.

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