IPSIRIUS : Immunothérapie vaccinale du cancer par les cellules souches

Pouvez-vous présenter en quelques mots votre société de biotechnologie et nous en dire plus sur votre domaine d’expertise ?
La Société de Biotechnologie IPSIRIUS développe une approche révolutionnaire d’immunothérapie vaccinale, en exploitant les cellules souches pluripotentes induites (iPSC). Les cellules de n’importe quel tissu adulte (sang, peau) peuvent être ramenées à l’état embryonnaire grâce à la procédure mise en place par Shinya Yamanaka, prix Nobel en 2012. Elles deviennent immortelles et sont capables de s’amplifier de façon illimitée, et de reproduire toutes les cellules de l’organisme. La découverte de notre Société IPSIRIUS est basée sur le fait que les cellules iPSC expriment les mêmes gènes que les cellules souches cancéreuses (CSC).
L’existence de ces dernières a été démontrée depuis plusieurs années dans tous les cancers agressifs et on a montré qu’elles étaient résistantes aux thérapies conventionnelles et persistaient donc à l’état indétectable après le traitement de la tumeur initiale. Les CSC sont rares, peu accessibles par le système immunitaire et sont à l’origine des rechutes même après plusieurs années, due à leur capacité de dissémination métastatique. Notre découverte, protégée avec 37 brevets déposés dans 13 territoires (et déjà obtenus aux USA, Japon, Canada, Australie, Corée du Sud) nous a conduit à l’utilisation des iPSC pour immuniser les patients contre les cellules cancéreuses les plus agressifs (les CSC) et en même temps, grâce à l’utilisation d’une modification épigénétique, les rendre visibles au système immunitaire qui est réactivé, avec migration massive de cellules cytotoxiques dans le cancer.
Notre expertise est basée sur ces cellules souches pluripotentes et permet la génération toute une gamme de vaccins thérapeutiques (IPVAC, MUTAVAC) dérivés des iPSC.
Quelles sont aujourd’hui les grandes missions de votre société ?
Au cours des dernières années, l’immunothérapie visant à activer le système immunitaire a pris un essor considérable dans le traitement du cancer et a commencé à entrer de manière irréversible dans les protocoles thérapeutiques. Dans le meilleur des cas, le taux de réponse des immunothérapies actuelles est d’environ 30%, mais elles sont totalement inefficaces dans certains cancers, comme par exemple les cancers du pancréas, le glioblastome, le cancer du sein triple négatif.
La mission principale de notre société est de mettre au service des patients atteints de cancers graves, une procédure d’immunothérapie universelle, « off-the shelf, sur l’étagère », applicable à tous à un cout abordable et avec une complémentarité avec des thérapies existantes. Dans le cadre de cette mission, notre but est de mettre en place des essais thérapeutiques Phase I/II dans avec l’ambition de cibler les 70% de cancers résistants aux immunothérapies actuelles ou échappant secondairement à ces traitements.
Vous êtes notamment parvenus à développer un premier produit thérapeutique nommé IPVAC 1.0, pouvez-vous nous en dire plus ?
IPVAC1.0 est le premier produit thérapeutique qui est le plus avancé parmi notre gamme de produits. Il s’agit d’une thérapie vaccinale unique au monde, produite à partir de cellules souches pluripotentes modifiées et fabriquées par un procédé propriétaire automatisé pour un transfert industriel. IPVAC 1.0 agit sur les métastases par les trois propriétés biologiques démontrées chez l’animal dans des modèles de cancers agressifs (Poumon, Sein et Pancréas). (1) Les cellules cancéreuses sont rendues de nouveau visible au système immunitaire (2) Une armée de lymphocytes « naïfs » est éduquée pour reconnaitre et détruire spécifiquement les cellules cancéreuses, (3) Un pool de lymphocytes dits « mémoires » inhibe la dissémination et empêche les rechutes tardives par une immunité anti-tumorale durable.
IPVAC stimule les cellules immunologiques dites « mémoires », qui sont activées suite à l’administration du vaccin : les injections de cellules cancéreuses chez l’animal sain préalablement vacciné, n’entrainent aucun effet tumoral. Il s’agit donc d’un vrai « bouclier antitumoral » qui pourra être proposé après le traitement initial d’un cancer ou chez les patients à haut risque de développer un cancer familial.
Notre plateforme technologique permet de générer une gamme de vaccins révolutionnaires à visée thérapeutique et préventive contre les métastases et pour des sous-groupes de cancers dits « hyper-ultra-mutés » échappant aux immunothérapies actuelles en raison de l’apparition dans ces cancers des « néo-antigènes » tumoraux. Dans ce cadre, nous avons été premiers Lauréats du projet Européen European Innovation Council EIC Pathfinder MUTAVAC doté de 1.9 Millions million d’euros.
Hormis ce travail d’innovation constant, quelles sont également les grandes valeurs de votre entreprise — et de vos équipes — pour mener à bien cette activité avec succès ?
Les grandes valeurs de l’entreprise sont la rigueur, le progrès constant et le respect des patients dans la mise en place de nos essais cliniques. L'innovation est au cœur de notre entreprise. Un travail d’équipe effectué avec des scientifiques, des cliniciens, des partenaires industriels, des régulateurs et des acteurs du marché est essentiel pour atteindre nos jalons avec succès.
Les analyses récentes (JAMA, novembre 2024) montrent que le nombre de cancers dans le monde et augmentera de 77% en 2025. L’enjeu est donc mondial. Nous sommes pionniers dans les vaccins à partir des cellules souches pluripotentes et nous poursuivons les évolutions technologiques émergentes des iPSC au sein de plusieurs réseaux internationaux et avec les partenaires les plus compétents et des coopérations stratégiques comme CATAPULT (UK), CCRM (Canada) CATALENT (USA/ Belgique), FUJIFILM CDI (USA/ Japon). IPSIRIUS relèvera les défis de ces innovations tout en conciliant ses valeurs, avec des collaborations stratégiques au niveau mondial. Les travaux de la mise en place de nos essais nécessitent des investissements conséquents. Il faut rappeler que le marché annuel de traitement des cancers en Europe est de l’ordre de 126 milliards €. Quant à l’immunothérapie en Oncologie, le marché mondial est de l’ordre de 92 milliards USD en 2024 et devrait atteindre 258 milliards USD en 2031.
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