Des centres de santé digitalisés pour fluidifier le parcours patient

Que désigne-t-on par « centres de santé » ?
La médecine de ville se compose des médecins libéraux et des centres de santé. Un centre de santé regroupe plusieurs disciplines médicales, pour apporter aux patients des soins de qualité et une expertise large en un seul et même lieu. Ils peuvent y retrouver des chirurgiens-dentistes, des médecins généralistes, des pédiatres, des cardiologues, des ophtalmologistes… À la différence des cabinets libéraux, les praticiens des centres de santé sont salariés et effectuent un travail à but non lucratif. Ils sont donc obligés de proposer le tiers payant.
Le tiers payant est précisément au cœur de la stratégie de l’éditeur de logiciels Juxta depuis 20 ans. Ce système est utile pour lutter contre les déserts médicaux, face à une population vieillissante, mais dont les revenus sont limités, et plus encore dans un contexte inflationniste. Or, le tiers payant est complexe. Il doit être facilité pour que 100 % des patients des centres de santé en bénéficient. C’est ce que fait Juxta. Nous sommes les premiers éditeurs à avoir développé le tiers payant digitalisé en termes de flux.
Pouvez-vous présenter votre entreprise en quelques mots ?
Juxta libère du temps pour les praticiens des centres de santé. En effet, notre logiciel Desmos est pensé pour qu’ils se concentrent seulement sur leur cœur de métier : le soin des patients et une bonne relation patientèle. Beaucoup de tâches sont automatisées, et nous gérons l’informatique, les sauvegardes, la facturation, le tiers payant, les règles de calcul, la gestion de la file d’attente et des patients, pour que tous ces processus soient fluides. Aujourd’hui, Desmos compte 8 000 utilisateurs quotidiens.
Quels sont les avantages de votre logiciel en termes de ROI ?
Nous gérons tout de A à Z : la prise de rendez-vous en ligne, la gestion de la salle d’attente, le tiers payant, la facturation, le dossier médical… Notre expertise du tiers payant retire toute difficulté aux centres de santé. Ils connaissent même une optimisation financière, puisque 99 % des factures télétransmises depuis Desmos sont payées par les fonds d’Assurance maladie et les mutuelles. Enfin, d’un point de vue pratique, nous sommes capables de préparer tout le système d’information de Desmos en 48 heures, pour un centre de santé implanté ou pour l’ouverture d’une nouvelle structure.
Où en est la digitalisation du secteur de la santé post-Covid ?
Nous avons gagné environ 5 ans. Quant à Juxta, notre entreprise est restée ouverte durant le Covid. La plupart des centres de santé étaient fermés au 1er confinement. Toutefois, nous avons développé pour eux un service de digitalisation autour du tiers payant. Ils ont ainsi pu récupérer facilement les télétransmissions auprès de l’Assurance maladie et des mutuelles. Au plus fort du Covid, ce temps suspendu nous a permis de développer plusieurs innovations digitales aux côtés de nos partenaires.
Quelles sont ces innovations ?
La première concerne l’intelligence artificielle appliquée au secteur dentaire. Nous avons noué un partenariat avec la start-up française Allisone pour créer un algorithme capable d’interpréter une radiographie dentaire et de proposer plusieurs plans de traitement. Cet outil d’aide à la décision fait gagner du temps au chirurgien-dentiste et lui permet de confirmer son diagnostic, voire de visualiser ceux qui auraient pu lui échapper.
De plus, il améliore la relation patient-praticien en apportant un axe pédagogique à leurs échanges. Le chirurgien-dentiste peut expliquer plus facilement les divers plans de traitement au patient, qui lui, est donc plus rassuré. Déployée depuis décembre 2021, cette IA répond à la demande des chirurgiens-dentistes. D’ailleurs selon moi, l’IA va s’étendre dans le secteur médical et permettra, d’ici 20 à 30 ans, de faire de la médecine prédictive pour éviter des maladies ou des cancers potentiels.
Notre technologie optimise également le temps passé en salle d’attente. Depuis notre application, les agents d’accueil accèdent dès la page centrale à l’organisation des salles d’attente. En un coup d’œil, ils savent si le patient est en retard, en salle d’attente, en soins ou encore en facturation. Le simple scan de la carte vitale permet d’indiquer la présence d’un patient dans la salle d’attente ou en cabinet.
Cette vue d’ensemble est organisée par des jeux de couleurs et des timelines selon la typologie du rendez-vous et du praticien. Cette innovation fluidifie le parcours du patient dans le centre de santé. Elle facilite aussi le quotidien des salariés, qui doivent parfois gérer plus de 300 personnes par jour.
En existe-t-il pour les patients des centres de santé ?
Nous avons mis en place un portail patient pour simplifier les échanges avant et après chaque rendez-vous. Le patient peut envoyer en amont des documents (carte de mutuelle, questionnaire médical, informations d’autres médecins…), toujours dans l’optique de gagner du temps, et donc, de pouvoir accueillir au mieux davantage de patients.
Après son rendez-vous, le patient peut se rendre sur son portail pour accéder à divers services : télécharger sa facture, consulter les documents émis par le praticien, récupérer l’attestation pour son employeur… Il dispose même d’un système de paiement en ligne. Parfois après une visite, il n’anticipe pas le reste à charge, ou il a oublié son moyen de paiement. Au lieu de revenir au centre de santé, il peut ainsi régler depuis chez lui la somme due via une plateforme de paiement sécurisée.
Cette digitalisation est aussi efficace pour informer le patient du remboursement mutuelle. Lorsque des soins nécessitent l’accord d’une mutuelle, souvent, le centre de santé n’obtient une réponse que 24 à 48 heures plus tard. En digitalisant le retour du devis, le patient en prend connaissance à son aise. Il peut valider son plan de traitement ou rappeler le centre de santé pour demander des renseignements.
Œuvrez-vous également pour le recrutement de professionnels de santé ?
Oui ! Nous avons développé un partenariat avec COCO Recruiting, une agence de recrutement de chirurgiens-dentistes fondée par Ana Sobrado. Il s’agit d’un cursus certifiant et formateur destiné aux professionnels de santé espagnols, portugais et italiens. Le but est d’amener en France une filière qualifiée. Juxta met en relation ces praticiens (formés au Français, au tiers payant, au logiciel Desmos) avec les centres de santé qui ont besoin de personnel.
Enfin, quelles sont vos aspirations pour Juxta ?
Nous obtiendrons sans doute la labellisation Ségur à la fin de l’année. Depuis plusieurs années, Juxta effectue un travail de veille réglementaire sur le Ségur de la santé. Notre logiciel est déjà en production avec toutes les évolutions demandées. Notre dossier est finalisé et prêt à être déposé. Nous attendons simplement que le collège dentaire et le collège paramédical soient éligibles au Ségur.
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