Back2car, des pièces automobiles recyclées pour un avenir plus vert

Où se situe le réemploi de pièces automobiles en France ?
Jusque dans les années 70, les garagistes avaient l’habitude de réparer une pièce automobile. Quand la technique n’a pas suivi face aux évolutions des alternateurs et des démarreurs, ces pièces étaient alors envoyées vers des spécialistes de la rénovation et de la réparation : d’ailleurs, des ateliers ont ouvert partout en France. L’avènement de la société de consommation a provoqué leur fermeture. Cependant, depuis une dizaine d’années, la seconde main est plébiscitée dans de nombreux domaines, y compris dans l’automobile. Nous assistons donc à un retour en arrière, car la notion de réparabilité est de plus en plus mise en avant.
En 2017, les clients réparateurs étaient face à une nouvelle donne, notamment avec la publication du décret de loi PIEC. Il met en lumière la pose de la pièce de réemploi, en complément de la pièce neuve. Nous avons donc souhaité répondre aux besoins des réparateurs. Nous avons alors racheté une première casse automobile française, transformée en centre de recyclage. Nous possédons aujourd’hui cinq centres, dont trois répartis dans les Hauts-de-France, puis en Île-de-France et à Niort (dans les Deux-Sèvres). Depuis, nous oeuvrons pour redonner ses lettres de noblesse à la pièce de réemploi.
Pouvez-vous nous détailler quelle est votre activité au quotidien ?
Notre premier métier est de recycler les pièces automobiles. Nous récupérons les voitures classées épaves auprès des compagnies d’assurance, puis nous les traitons dans nos centres de déconstruction. Nous enlevons dans un premier temps les pneus, la batterie et tous les fluides de la voiture, avant de procéder au démontage de toutes les pièces.
Elles sont ensuite nettoyées, packagées, photographiées et stockées. Des photos et des codes sont attribués à chaque pièce, afin que les détaillants et les grossistes retrouvent facilement la référence avec la pièce d’origine. Cette transparence est très appréciée par les garagistes et par les clients finaux.
Mais notre travail ne s’arrête pas ici ! En effet, une fois que tous ces éléments ont été retirés du véhicule, il reste encore sa carcasse. Le plastique, l’aluminium et la ferraille sont triés, placés dans différentes bennes et vendus à plusieurs recycleurs de métaux et de matériaux pour optimiser le taux de recyclage et valoriser ces produits. Aujourd’hui, nous atteignons un taux de 95 % de recyclage de la voiture.
Pourquoi faire appel à vos services pour s’équiper en pièce automobile d’occasion ?
Nous nettoyons, testons et emballons les pièces de réemploi. C’était une activité révolutionnaire en 2017 ! Notre entreprise a donc été pionnière sur son temps en termes de consolidation et d’industrialisation. D’ailleurs, la première personne embauchée fut un ingénieur méthodes ; or, ce n’est pas un poste qui existe d’ordinaire dans un centre de recyclage.
Quant à la deuxième casse automobile que nous avons achetée, elle était à peine informatisée. Nos premières approches ont donc été de moderniser la production de pièces de réemploi, grâce à des moyens industriels et informatiques.
Quels défis avez-vous rencontré en lançant Back2car Réemploi ?
Back2car Réemploi est la seule marque au monde de la pièce automobile de réemploi. Tout est parti d’une simple observation terrain, auprès des garagistes, des carrossiers et des mécaniciens. Ils m’ont fait part de leurs réticences vis-à-vis de la pièce automobile de réemploi, et j’ai fait une sorte de trouver des solutions à leurs préoccupations.
Ils me parlaient par exemple du coût de la pose d’une pièce d’occasion. Certains ne considéraient pas la pièce de réemploi comme noble, et craignaient même, à tort, qu’elle tombe en panne plus facilement qu’une pièce neuve. Leur discours a changé quand nous leur avons dit que nous pouvions nettoyer et tester les pièces de réemploi. La curiosité a laissé place à une grande satisfaction de leur part.
D’ailleurs, après une garantie de deux ans sur la gamme Back2car Réemploi, nous venons de lancer une garantie à vie sur cette même marque. Au total, 83 % des clients sondés sur 23 000 garagistes sont satisfaits de notre approche.
Avez-vous remarqué un changement de mentalité auprès des professionnels automobiles ?
Il y a de plus en plus d’engouement autour des pièces automobiles de réemploi. Cette tendance s’explique par un attrait à la fois économique et écologique, même elle a mis du temps à se dessiner. En 2017, l’intérêt pour le réemploi s’expliquait en termes de pouvoir d’achat : une pièce d’occasion est en effet 75 % moins chère qu’une pièce neuve.
C’est au lendemain de la Covid que les professionnels du secteur ont eu une prise de conscience écologique. Les mentalités ont évolué en 2020, et ce phénomène s’accélère aujourd’hui, encouragé par la nécessité de réduire son empreinte carbone.
Des compagnies d’assurance ou encore des instituts financiers m’ont d’ailleurs sollicité pour participer à des études sur le parcours de la sinistralité automobile. J’y aborde les bienfaits d’acheter d’occasion, ainsi que du recyclage automobile pour réduire son empreinte carbone. J’ai aussi été approché par de grands équipementiers à ce sujet, si bien que Back2car rédige des livres blancs destinés aux professionnels du secteur.
La vertu écologique de l’offre Back2car a désormais pris le dessus sur le pouvoir d'achat, le prix ou le pricing du produit.
Vous avez également lancé une seconde gamme de produits sous la marque Back2car Reman. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?
Le remanufacturing est en effet un autre service, lancé il y a deux ans, sous la marque Back2car Reman. Il représente aujourd’hui 20 % de notre chiffre d’affaires; et nous permet de proposer une offre globale en termes d’économie circulaire, et donc, de réduction de l’empreinte carbone. Nous remettons par exemple sur le marché 20 % des optiques, parfois jaunis, ternis, mais toujours fonctionnels. Notre rôle est de rénover et de réparer ces pièces automobiles, le tout, dans un emballage dédié.
Nous voulons simplifier la compréhension de nos services pour les garagistes, c’est pourquoi nous oeuvrons sous deux identités distinctes. Back2car Réemploi concerne les pièces d’occasion, nettoyées et photographiées. Elles sont livrées dans une boîte verte. Quant à Back2car Reman, il s’agit de pièces remanufacturées (repeintes, remises à neuf), livrées dans une boîte bleue. Cette transparence est très appréciée par nos clients.
Comment envisagez-vous l’avenir de votre entreprise ?
Notre ambition est d’acquérir d’autres centres de déconstruction, pour récupérer plus de voitures accidentées et ainsi, démonter toujours plus de pièces automobiles. Nous souhaitons ouvrir deux centres par an lors des trois prochaines années. Nous espérons ainsi couvrir une quinzaine de centres en France, afin de mailler le territoire et d’apporter plus de pièces automobiles à nos clients, qu’ils soient B2C ou B2B.
Le futur du réemploi va aussi s’écrire en prenant en compte les véhicules électriques. Nous en recevons de plus en plus depuis l’après-Covid, si bien que les techniciens ont dû être formés à la réparation de véhicules électriques. Nous avons désormais 252 moteurs électriques en stock. D’ailleurs, en ce mois de septembre, une nouveauté est à noter du côté de Back2car Reman.
Nous lançons une offre de batteries électriques remanufacturées pour différentes marques, et beaucoup moins chères que sur le marché.
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