Kyriba : de la révolution SaaS à celle de l’IA

En 25 ans, deux vagues technologiques successives sont venues bouleverser la transformation digitale des entreprises : d’abord l’ère du SaaS, lancée au tournant des années 2000 et plus récemment l’essor fulgurant de l’IA. Pionnière de la première révolution, Kyriba s’est imposée comme la référence mondiale de la Liquidity Performance en faisant le pari – inédit à l’époque – d’une solution 100 % SaaS. Cette dernière permet aux entreprises, aux organisations et aux banques de toutes tailles d’améliorer leur performance financière et d’accroître leur efficacité opérationnelle.

Née en France en 2000, la fintech a depuis transféré son siège à San Diego tout en conservant à La Défense son plus grand bureau ; aujourd’hui les équipes Kyriba accompagnent plus de 3000 clients dans le monde. Pour Kyriba, l’enjeu est clair : prolonger l’avance acquise grâce au SaaS en imaginant les nouveaux standards du secteur redessinés par l’intelligence artificielle. Le lancement, en mai 2025, de la solution agentique - Trusted AI - marque cette nouvelle étape : un agent IA vertical, conçu pour la trésorerie et la finance, qui combine la puissance du génératif avec des garanties de sécurité, de confidentialité, et de confiance.

Entretien avec Jean-Baptiste Gaudemet, SVP Strategic Innovation Lab – Kyriba

Quels sont les enjeux de votre secteur d’activité ?

Nous faisons face à trois grands défis. D’abord, une volatilité macro-économique accrue : les entreprises doivent faire face à des mouvements de marché rapides et imprévisibles ce qui renforce leur besoin de visibilité en temps réel sur leur trésorerie. Pour ce faire, les entreprises doivent être de plus en plus proactives dans la gestion de leur trésorerie. Les reportings mensuels ne sont plus suffisants. Elles ont aujourd’hui l’obligation de piloter leur liquidité au quotidien grâce à des données fiables et instantanées. C’est là que peut intervenir l’IA, comme un levier incontournable de performance pour les décideurs. Cependant les responsables financiers s'inquiètent, à juste titre, de la sécurité de l'intégration de l'IA sur des données financières hautement sensibles, et de la conformité réglementaire.

Ce constat est révélé par une étude que vous avez réalisée auprès d’un millier de directeurs financiers dans le monde. Pouvez-vous nous présenter brièvement cette étude ?

Kyriba a mené une étude auprès d’un millier de CFO dans le monde – dont 250 en France – afin de comprendre comment est perçue l’IA dans notre domaine et un constat s’impose : si les résultats révèlent un fort intérêt pour l’IA, ils soulignent également une approche plus que retenue quant à sa mise en œuvre ; c’est ce que nous appelons le “AI Trust Gap”.

82 % des CFO français identifient la sécurité et la confidentialité des données comme le principal risque lié à l’IA. Parmi les inquiétudes exprimées, la fuite d’informations sensibles arrive en tête (41 %), suivie de près par les risques de non-conformité réglementaire (37 %) et le manque de fiabilité ou d’exactitude des résultats générés par l’IA (37 %).

Cependant, 96 % des décideurs déclarent avoir déjà fait de l'IA une priorité stratégique. Plus de 53 % des directeurs financiers estiment que l’IA va transformer en profondeur leur rôle d’ici cinq ans, preuve que cette technologie est perçue à la fois comme une opportunité et un véritable bouleversement.

En quoi votre solution Kyriba Trusted-AI se distingue des autres initiatives IA ?

Face aux inquiétudes croissantes des entreprises concernant la sécurité de leurs données, Kyriba a fait le choix stratégique de développer sa propre plateforme IA. Cette approche permet de garantir la résidence des données, leur isolation complète et d’éviter toute utilisation par des tiers à des fins d’entraînement de modèles externes. Kyriba conserve ainsi un contrôle total de bout en bout sur les données de ses clients. C’est la condition pour combler le trust gap que notre étude de mars 2025 a mis en lumière.

D’autre part, TAI est un agent de liquidity performance, pas un assistant générique. Il connaît le métier, parle le langage de la trésorerie et a un accès sécurisé et intelligent à l’ensemble des modules Kyriba. Il a été conçu pour réaliser des tâches concrètes.

Enfin, notre agent a été construit pour fonctionner exclusivement sous la supervision d’un humain. Il doit être en mesure d’expliquer à l’humain ce qu’il fait, ainsi que les raisons de ses actions. La gestion de la trésorerie est un domaine trop sensible et stratégique pour être laissée sans surveillance. C’est précisément ce besoin de contrôle et de transparence qui justifie la notion de trusted supervision.

L’IA est-elle seulement un levier de réduction des coûts, ou bien un outil stratégique pour renforcer l’évolution du business ?

Les premières opportunités de mise en œuvre de l’IA, avec impact immédiat, incluent l’automatisation des actions, l’amélioration de la fiabilité des prévisions et la réduction des erreurs, ce qui peut générer des économies de temps et d’argent. Mais la plus grande opportunité est d’acquérir un avantage concurrentiel dans la prise de décisions stratégiques. Demain, une entreprise qui n’anticipe pas ses positions de liquidité en temps réel prendra du retard sur ses concurrents ; nous pensons que l’IA deviendra aussi indispensable que le SaaS l’est devenu.

Comment Kyriba envisage-t-elle la prochaine décennie ?

Nous sommes le leader du marché en Liquidity Performance, rentable et en forte croissance. Le potentiel reste colossal : toutes les organisations, petites ou grandes, rencontrent un enjeu de trésorerie. Pour continuer à répondre aux problématiques de nos clients et concevoir des solutions pérennes, nous continuons d’investir massivement en R&D avec l’objectif de multiplier par deux, voire par trois, nos parts de marché.

La gestion de la trésorerie est un besoin universel. Notre mission est de préserver notre leadership technologique que nous avons construit dans le SaaS et de l’étendre à la révolution de l’intelligence artificielle, qui va redéfinir notre secteur pour la décennie à venir.

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