BFM Business
Décryptage
Partenaire

« Antoine Grimaud, Payplug : Le paiement est devenu le catalyseur de l’omnicanal »

placeholder video
Le paiement n’est plus seulement la dernière étape de l’acte d’achat : il façonne l’expérience client et accélère la convergence omnicanale, explique Antoine Grimaud, PDG de Payplug.

Vous présentez souvent le paiement comme un catalyseur du commerce omnicanal. Que recouvre cette idée ?

Le commerce omnicanal, aujourd’hui, consiste à abolir les frontières entre boutique physique et commerce en ligne : il y a le e-commerce, mais aussi les réseaux sociaux, le téléphone, tous les points de contact avec le client. Le paiement se place au cœur de cette logique : il fait le lien entre tous les canaux. C’est autour du paiement que se recoupent les informations sur l’acheteur et l’acte de vente. Proposer une expérience cohérente, tant pour le client que pour le commerçant, implique donc d’offrir des outils de paiement uniformes sur tous les supports. De plus, on constate que le paiement tend à devenir invisible : l’objectif de l’industrie, c’est que l’acte de paiement « ne fasse plus mal » et finisse par se dissoudre dans le parcours d’achat, à travers le téléphone, la montre connectée ou les nouvelles solutions « tap to pay ».

Quelles évolutions voyez-vous côté commerçants, notamment avec des acteurs comme le groupe Eram ?

Pour un groupe comme Eram, avec ses multiples marques, franchises et historiques différents, réussir l’omnicanalité exige de faire converger une grande diversité d’outils et de systèmes. Le paiement devient alors le point d’unification n°1, d’autant que, chez un commerçant moyen, la solution de paiement doit dialoguer avec environ six logiciels différents (caisse, stock, e-commerce, CRM…). Nous apportons des solutions sur-mesure, compatibles avec tous ces environnements, pour aider à l’unification des parcours et ainsi permettre l’omnicanalité réelle. Rappelons que chez un commerçant, la solution de paiement doit en moyenne dialoguer avec six logiciels...

Vous êtes engagés dans un projet européen, Wero. Quelle place occupe-t-il dans votre stratégie ?

Aujourd’hui, la souveraineté des systèmes de paiement est un enjeu qui revient sur le devant de la scène partout en Europe. Les commerçants et la société attendent des alternatives locales aux mastodontes internationaux. Wero vise à créer un système de paiement européen, à la manière de la carte bancaire française, mais à l’échelle du continent : un projet ambitieux, dont la réalisation semble aujourd’hui plus crédible qu’il y a dix ans, notamment en raison du contexte géopolitique actuel. Payplug souhaite être parmi les tout premiers acteurs à permettre aux commerçants d’accepter ces paiements, avec déjà un premier client annoncé (en l’occurrence l’Ecole du ski français). En 2026, le client (ici ESF) pourra proposer le paiement par Wero sur son site e-commerce. A terme, le paiement par Wero sera également disponible en boutique sur borne ou QR code.

Comment intégrez-vous l’intelligence artificielle dans vos solutions ?

L’IA vient d’abord renforcer et fiabiliser la détection de fraude, en rendant nos outils plus précis et plus réactifs. L’autre révolution à venir, c’est l’émergence du « commerce agentique » : demain, ce sont des agents intelligents – personnels ou intégrés à des objets connectés – qui réaliseront des achats pour les particuliers. Payplug travaille déjà à rendre ses interfaces et API compatibles avec ce nouveau type d’acheteurs.

À quel horizon ces parcours agentiques pourraient-ils toucher le grand public ?

On peut s’attendre à voir apparaître des premiers cas d’usage spécifiques dans les mois qui viennent, notamment pour des achats automatisés entre machines. Pour le grand public, il faudra sans doute encore deux à trois ans, le temps que les habitudes et la confiance s’installent. Laisser un agent finaliser, seul, une transaction sera un vrai saut d’usage et de mentalités.

Vous faites partie du groupe BPCE. Comment conjuguer l’agilité d’une FinTech avec l’appartenance à un grand groupe bancaire ?

C’est toute la spécificité de Payplug : rester une FinTech indépendante dans la stratégie produit et le développement – avec 350 collaborateurs et une forte culture tech – tout en bénéficiant de la solidité, des ressources et de la confiance qu’apporte un groupe comme BPCE. Ce mariage a permis à Payplug de relever de grands défis, comme la billetterie officielle des Jeux Olympiques 2024.

La rédaction de BFM Business n'a pas participé à la réalisation de ce contenu en partenariat avec Scribeo. La consultation du présent article est notamment soumise aux CGU de Scribeo.

En partenariat avec SCRIBEO